La croyance au cœur du mobile d’une tentative de meurtre ?  

Philippe G, un chef d’entreprise Témoins de Jéhovah, comparait depuis mi-juin devant la cour d’assise de Seine et Marne à Melun.  Il est, avec un complice, jugé pour tentative de meurtre à l’encontre de son épouse. Le risque d’excommunication s’il divorçait pourrait être l’un des mobiles de son projet d’assassinat.

En détention provisoire depuis quatre ans, l’homme nie les faits, affirmant que sa femme et lui auraient été les victimes de voleurs qui leur auraient tiré dessus lors d’un pique-nique dans le parc du château de Champ- sur-Marne où le couple s’était rendu après la sortie de leur congrégation.

Les explications contradictoires de l’homme ont rapidement éveillé les soupçons des policiers qui sont remontés jusqu’à un complice grâce à son téléphone. Ce dernier a avoué avoir été engagé par Philippe G pour « faire peur à quelqu’un ». Mais il affirme avoir refusé d’achever la victime après un tir raté, ainsi que le lui aurait demandé son commanditaire. Il tire quand même sur Phillipe G, à sa demande, afin de faire croire à une agression.

Philippe G avait découvert les Témoins de Jéhovah par sa mère et y avait ensuite entraîné son épouse qu’il avait rencontrée en 2002, alors qu’elle était en pleine dépression. Le couple s’était ensuite marié et fait baptisé en 2004. Mais en 2017 sa vie est bouleversée par l’excommunication de sa mère qui avait divorcé. A la suite de cette excommunication il refuse de la voir. Aurait-il craint de subir le même sort s’il avait divorcé à son tour ?

Bien qu’un représentant du culte ait affirmé durant le procès que « le divorce est admis au sein de la communauté et que les excommunications se faisaient au cas par cas », l’accusation n’écarte pas la possibilité que l’un des mobiles de la tentative d’assassinat ait pu être la crainte d’être exclu des Témoins de Jéhovah. En effet, le couple marié depuis treize ans traversait des remous après que la femme a découvert qu’il flirtait avec une employée. Elle aurait d’autant moins apprécié, qu’il aurait déjà fait la même chose en 2015.

Malgré les aveux de son complice, la femme entendue comme témoin doute de la culpabilité de son mari avec lequel elle est toujours mariée.

Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.  

(Sources : Le Parisien & 20 Minutes, 20.06.2022, 7 sur 7, 22.06.2022)

  • Auteur : Unadfi