Comment se souvenir du massacre de Jonestown ?

Au fin fond de la jungle de Guyana, un unique panneau et une simple dalle commémorative sont les seuls vestiges du massacre qui a eu lieu au sein de la secte People’s Temple il y a presque cinquante ans.

On peut lire sur le panneau « Welcome to the People’s Temple » : il indique l’entrée de ce que fut jadis Jonestown, une jungle où 914 adultes et enfants sont décédés le 18 novembre 1978.  Dans les alentours, on peut trouver une dalle blanche qui s’érige au milieu de la végétation abondante et sur laquelle est inscrit « en mémoire des victimes du massacre de Jonestown ».

Fitz Duke, habite dans un village voisin. Il avait 31 ans lorsque le massacre a eu lieu. Il se rappelle la présence de Jones et de sa cohorte d’adeptes afro-américains, lesquels avaient travaillé d’arrache-pied pour défricher le terrain et y construire une « colonie socialiste et auto-suffisante » sur environ 1500 hectares. « Ils avaient un système d’agriculture très efficace » dit-il, ajoutant que des habitants des villages voisins venaient souvent travailler pour la communauté. « Ils avaient beaucoup de bétail. Ils étaient quasiment auto-suffisants en termes de nourriture. On avait l’habitude de venir souvent les voir. Ils avaient un super groupe de musique, beaucoup d’instruments. » Il se rappelle également les gardes de Jonestown, qui surveillaient du haut d’une tour les allées et venues. Cependant, Fitz Duke fait partie de ceux qui préféreraient que le massacre soit oublié : « Je trouve que cela a fait énormément de mal à notre pays. Cela a placé Guyana sur la carte pour de mauvaises raisons. Ils devraient [se] débarrasser [de la plaque]. Ils devraient donner la terre à des fermiers et les laisser la cultiver. » Tiffnie Daniels, députée de l’opposition et habitant le même village que Fitz Duke, déclare souhaiter que ce site soit un lieu où les visiteurs viendraient « comprendre ce qu’il s’est passé ». « Il y a juste un monument [la dalle], et la jungle. Mais si les enfants veulent étudier cet événement, ou si des personnes veulent venir visiter cet endroit comme un site touristique, il n’y a rien. Oui c’est un mauvais souvenir, mais c’est aussi l’histoire. » 

(Source : 01.12.2022, france24.com)

  • Auteur : Unadfi