Chevaliers du Jedi : quand la réalité dépasse la fiction

Sandrine Mathen Psychologue, spécialiste du phénomène sectaire

Star Wars, c’est d’abord une fiction aux inspirations largement spirituelles qui enchante les jeunes et moins jeunes. Mais la fiction a donné naissance à des communautés jediistes, bien réelles celles-là. Aujourd’hui, peut-on parler de « religion jediiste » ?

Jediisme : qu’est-ce à dire ?

John Henri Phelan, fondateur du Temple de l’Ordre du Jedi au Royaume-Uni, définit le jediisme comme « une initiative interconfessionnelle et une religion syncrétique – ce qui veut dire qu’il inclut des éléments issus de plusieurs pratiques religieuses- inspirée par les idéaux et les principes du personnage fictif du Jedi tel que dépeint dans les films Star Wars, y compris les concepts de maintien de la paix, d’humilité, de sagesse, de courage et de foi. » C’est un mélange de bouddhisme, de taoisme, d’arts martiaux, dans ses aspects spirituels, dans lequel certains recherchent la méditation, la prière, voire une sagesse de vie. Il y a là volonté de rassembler autour d’une croyance et d’une espérance communes. Georges Lucas, le créateur de Star Wars, assume parfaitement la dimension religieuse de sa saga : « Je n’ai pas voulu inventer une religion. J’ai voulu essayer d’expliquer de façon différente les religions qui ont existé. J’ai voulu les exprimer toutes. » Il a emprunté à toutes les religions et toutes les spiritualités possibles : monothéismes, spiritualités orientales, mais aussi chamanisme indien et mythologies antiques.
Religion ou manière de vivre, certains afficionados considèrent la Voie Jedi, le jediisme, comme « une discipline, qui permet de développer son potentiel physique, mental et spirituel. » (…)

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