Marcelo Crivella, maire de Rio et membre de l’EURD, fait parler de lui en censurant l’exposition d’art « Queermuseu », parrainée par la banque Santander, qui devait ouvrir ses portes le 11 novembre 2017 au Musée d’art de Rio.
Son élection en janvier 2017, ne lui a semble-t-il pas fait abandonner sa casquette de pasteur évangélique.
À l’origine de la polémique une vidéo réalisée par un visiteur qui avait vu l’exposition à Porto Alegre. Titrée « exposition criminelle, Santander criminal » le film montre des oeuvres accompagnées de commentaires outranciers tels que « porcherie » ou « après avoir détruit les genres, ils pervertissent la famille ».
Devant la menace de boycott, Santander a renoncé à ouvrir l’exposition.
Cet événement n’est pas un cas isolé. Dernièrement plusieurs artistes brésiliens ont été victimes de la montée de l’ultra conservatisme.
Inquiets pour l’avenir de la démocratie, des artistes brésiliens de renom ont lancé une campagne contre la censure et la diffamation. Selon eux, cette vague inquiétante d’obscurantisme est le fait de groupes religieux intégristes et de représentants de la droite ultra libérale qui appellent régulièrement « au boycott d’un art insultant les valeurs du christianisme », relayés par l’extrême-droite. Sa figure la plus médiatique, Jair Bolsonaro, a appelé à fusiller les organisateurs de l’exposition « Queermuseu » ; il est présenté par les instituts de sondage comme le favori pour l’élection présidentielle de 2018.
(Source : Le Monde, 17.10.2017)