Anastasia, la secte pro-russe qui veut s’implanter en Europe  

D’inspiration néo-païenne et classée à l’extrême-droite, la secte Anastasia est née en Russie en 1996. Ses préceptes se fondent sur une série de dix bestsellers écrits par l’entrepreneur Russe Vladimir Megre, Ringing Cedars. Ces ouvrages au contenu antisémite décrivent les échanges entre leur auteur et Anastasia, une mystérieuse femme blonde aux pouvoirs surnaturels. Un couple d’origine allemande, Ines et Norman Kosin, tente aujourd’hui d’implanter le mouvement en Europe.

Le couple a tout quitté pour fonder une communauté inspirée du contenu des livres de Vladimir Megre. Ce dernier s’est fait prophète des paroles d’Anastasia, jeune femme rencontrée dans la taïga de Sibérie, qui lui aurait enseigné comment lutter contre l’asservissement par la société industrielle et contre les forces obscures qui mènent l’humanité à sa perte. Les dix livres qui relatent ces enseignements sont un appel à un retour à la nature et à une vie en auto-suffisance sur des fermes en permaculture. Afin de faire revivre ces préceptes, les Allemands Ines et Norman Kosin se sont récemment installés sur un domaine isolé en Autriche, à la frontière de la Hongrie. Tous deux expliquent avoir été renforcés dans leur convictions par les restrictions anti-Covid.

Ulrike Schiesser, responsable de l’Office fédéral des questions sectaires, voit dans le mouvement Anastasia un concept qui, s’il semble contenir « toutes sortes d’idées inoffensives pour mieux vivre », pose par ailleurs certains problèmes car « il se positionne contre la démocratie, l’Etat ou la science », en se présentant comme la véritable voie à suivre, et en appelant à se séparer du reste de la population. Elle note aussi « les éléments antisémites clairement présents dans les livres » qui sont niés ou minimisés par les membres de la secte. Les autorités autrichiennes s’inquiètent de l’expansion du mouvement Anastasia dans leur pays. La communauté compte entre 3000 et 4000 adeptes éparpillés entre l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. Néanmoins, le projet pourrait ne pas durer : vivant illégalement en Autriche, le couple est sous la menace d’un avis d’expulsion. 

(Sources : france24.com, 15.03.2023 & varmatin.com, 22.03.2023)

  • Auteur : Unadfi