Jean-François Ottan, président de l’ADFI Hérault a participé à un débat autour du film Les Cow-boys. Cette soirée a été l’occasion de rappeler en quoi le djihadisme s’apparente au phénomène sectaire.
Jean-François Ottan part du constat que les mouvements radicaux utilisent les techniques des mouvements sectaires, un processus en six phases qui conduit à l’emprise mentale. La première est la prise de contact avec une personne empathique, un ami ou une personne rencontrée virtuellement sur un site internet. La deuxième phase est le discours qui va amener la personne à changer de comportement et ’affaiblir pour lui distiller des pseudo-vérités. Ensuite, la personne est amenée à s’isoler de l’extérieur – c’est un premier signe pour les parents des mineurs. La quatrième phase est l’endoctrinement à un projet, quel qu’il soit. Dans la cinquième phase, la personne perd la capacité à réfléchir par elle-même, s’interdit toute réflexion contraire à ce qui lui a été enseigné. Enfin, c’est l’abandon total de sa personnalité, de son identité au bénéfice du groupe.
Cette dernière phase conduit la personne à être déshumanisée. Cette déshumanisation l’aide à supporter toutes les atrocités auxquelles on la confronte : décapitations, attentats…
Des familles se tournent vers l’ADFI depuis 10 ans déjà. Depuis tout ce temps leur démarche est la même : elles cherchent à comprendre pourquoi leur enfant a pu être mis sous emprise.
Qu’il s’agisse du phénomène sectaire en général ou de la radicalisation en particulier, le sud de la France est particulièrement touché.
(Source : Midi Libre, 15.02.2016)