30 ans après, plus personne n’en parle 

Il y a 30 ans, 25 personnes mouraient empoisonnées et carbonisées à Salvan (canton du Valais), 23 étouffées ou criblées de balles à Cheiry (canton de Fribourg) et cinq autres au Québec. Aujourd’hui, près des sites où se sont déroulés les drames, plus personne ne parle de l’Ordre du Temple solaire.  

Dans la nuit du 5 octobre 1994, 23 cadavres sont découverts dans une ferme en feu du village de Cheiry. Les corps sont enveloppés dans des habits de cérémonie. A peu près au même moment, un chalet en feu à Salvan livre 25 cadavres. Le lendemain, les autorités canadiennes annoncent la découverte de cinq cadavres carbonisés dans un chalet à une heure de route de Montréal. Les policiers et les juges d’instruction sentent d’emblée que l’affaire est hors normes. Les médias s’emballent au fil des heures. Le dénominateur commun de ces tueries : l’Ordre du Temple solaire. Les deux fondateurs de la secte apocalyptique, Luc Jouret et Joseph di Mambro, ont péri avec leurs adeptes. Mais des questions demeurent. Les motivations sont obscures. On parle d’un cocktail mystico-ésotérico-religieux. On découvre surtout que l’argent commençait à manquer et que les gourous ont alors décidé d’organiser un « transit vers Sirius ». Ce « voyage » a emporté, de gré ou de force, 53 personnes en Suisse et au Canada le 5 octobre 1994. En décembre 1995, seize autres corps calcinés ont été retrouvés dans le Vercors. Et en mars 1997, cinq autres cadavres, calcinés eux aussi, ont été découverts au Canada. Tous sont liés à la secte.

À Salvan, comme à Cheiry, il ne reste plus trace du drame aujourd’hui. Le chalet et la ferme qui ont servi de cadre aux tueries ont été rasés, remplacés par de nouvelles constructions. Rien ne vient rappeler les tragiques événements. La page semble tournée même si des parents et proches de victimes s’interrogent encore.

Au total, ces « suicides collectifs » ont coûté la vie à 74 personnes en Suisse, en France et au Canada, en à peine deux ans et demi. Sur le plan judiciaire, en Suisse, le dossier a été clos le 18 août 1998 par arrêt de l’ex-Chambre d’accusation du Tribunal cantonal fribourgeois. La procédure n’a pas été rouverte depuis cette date, a indiqué le Ministère public du canton de Fribourg. En Valais, l’affaire a été classée en octobre 1995. 

(Source : Bluewin, 23.09.2024)

  • Auteur : Unadfi