L’ensemble scolaire privé sous contrat Immaculée Conception-Beau-Frêne à Pau se retrouve au cœur d’une controverse. Le « non-respect des règles de laïcité » a conduit le rectorat de Bordeaux à suspendre son directeur ce 11 septembre.
L’ensemble scolaire Immaculée Conception-Beau-Frêne, un établissement catholique privé de Pau, fait face à la justice pour des violations des principes de laïcité. Christian Espeso, son directeur depuis onze ans, a été suspendu par le rectorat de Bordeaux pour des « atteintes à la laïcité ». L’affaire a commencé lorsque plusieurs pratiques religieuses au sein de l’école ont été dénoncées, telles que la bénédiction des cartables ou l’organisation de conférences à caractère religieux durant le temps scolaire.
Le syndicat CFDT de l’Enseignement privé du Béarn a alerté sur des dérives qui s’écartent du contrat avec l’État. Ce contrat impose le respect des programmes de l’Éducation nationale et la distinction entre enseignements religieux et scolaires. Pourtant, des cours de catéchisme et des évaluations sur des miracles étaient intégrés au cursus obligatoire, en contradiction avec les lois de la République.
La suspension durant trois ans de Christian Espeso, équivalant à une quasi-retraite (il a 61 ans), a provoqué des réactions épidermiques. L’intéressé a déposé un recours pour « excès de pouvoirs » et un référé-suspension de la décision estimant le dossier « vide, trafiqué et orienté ». L’enseignement catholique s’est, pour sa part, étonné de « la sévérité » de la sanction. Quant au sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson, ex-inspecteur général de l’Éducation nationale et vice-président de la commission éducation au Sénat, il a regretté qu’une autorité académique ait « cédé aux injonctions des syndicats les plus idéologues, animés d’une vision militante et déformée de ce qu’est la laïcité dans notre pays ». Les syndicats ne désarment pas et insistent sur la nécessité d’un respect strict des règles de laïcité. Ils rappellent, si besoin en était, que les lois de la République priment sur les spécificités confessionnelles des établissements privés sous contrat.
(Source : Charlie Hebdo, 18.09.2024)