À signaler

Le dénialisme, toujours fécond !, Pseudo-science, Janvier – Mars 2018

L’auteur de l’article, Yves Martinet, évoque l’ampleur du phénomène du dénialisme et le danger qu’il fait courir à la société.

Terme issu de la psychologie comportementale, le dénialisme « est le choix de nier la réalité ». « Il consiste à rejeter faits et concepts de base soutenus par un large consensus scientifique, et ce au profit d’idées radicales et controversées ». Dans le domaine de la santé, cette propension à nier la réalité a favorisé la montée des courantes anti-vaccinations. Inversant le rapport bénéfice-risques de la vaccination, les anti-vaccins préfèrent ne pas vacciner leurs enfants pour ne pas les exposer à de possibles effets indésirables, favorisant ainsi le retour de maladies dangereuses, telles que la rougeole ou la diphtérie.

L’auteur voit plusieurs raisons à la montée du dénialisme. La première serait la place trop restreinte de la science dans l’éducation. La seconde serait la négation du rôle des experts, de plus en plus contestés car suspectés d’agir au nom de lobbies ou pour l’appât du gain. Le rôle des médias est aussi mis en cause par l’auteur qui leur reproche de vouloir faire du « buzz » en rapportant de fausses controverses plutôt que de restituer les informations avec rigueur. En donnant la possibilité à tout un chacun d’exprimer ses avis, Internet a accentué la propagation d’informations non vérifiées. D’ailleurs des études « suggèrent que le choix de partager un article [sur internet] se fonde sur une anticipation des réactions d’autrui et l’espoir d’une augmentation du prestige personnel et non sur une estimation de la véracité des informations ». Pire « le refus de reconnaissance de l’existence même d’une vérité scientifique est de plus en plus ouvertement assumé ».

Pour Yves Martinet nous sommes entrés dans l’ère de la « post-vérité », une période où « les faits objectifs ont moins d’influence pour former l’opinion publique que l’appel à l’émotion et aux croyances personnelles ».