Sommet mondial de la vaccination

L’union européenne a organisé à Bruxelles le jeudi 12 septembre dernier un sommet mondial de la vaccination sur le thème de la désinformation qui se propage sur Internet.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait de l’anti-vaccination une menace pour la santé mondiale. Des médecins, des experts et des ministres de la santé étaient présents à Bruxelles pour tenter de trouver des solutions face au recul de la vaccination.

En effet, les chiffres sont inquiétants. Il y aurait dans le monde trois fois plus de cas de rougeole recensés au premier semestre 2019 que pour l’ensemble de l’année 2018. Autre chiffre alarmant : en Europe 38% des citoyens pensent que les vaccins causent les maladies contre lesquelles ils sont censés immuniser.

Le phénomène d’opposition et d’hésitation vaccinale n’est pas nouveau mais trouve un écho particulier avec internet. Pour tenter d’enrayer les idées anti-vaccination, l’OMS a passé un partenariat avec Facebook afin de lutter contre les fausses informations sur les vaccins, présentes en nombre sur le réseau. Le géant américain s’engage à orienter ses utilisateurs vers des contenus fiables publiés par l’OMS.

Pour le sociologue Jocelyn Raude, la santé représente 60% des intox présentes sur le web. Il distingue les personnes radicalement opposées à la vaccination et celles qui doutent et considèrent que la vaccination présente des avantages mais aussi des risques. Laurent-Henri Vignaud, co-auteur du livre Antivax: histoire de la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours, analyse quatre différents raisonnements des partisans de l’anti-vaccination, basés sur quatre arguments :

– L’argument naturaliste de ceux qui prétendent que la maladie est naturelle et renforce notre immunité.

– L’argument religieux et la volonté de Dieu.

– L’argument pseudo-scientifique de ceux qui considèrent que tomber malade montre un organisme affaibli.

– L’argument politique, qui peut être en lien avec le précédent. Les personnes ne sont pas forcément hostiles à l’ensemble des vaccins mais elles sont opposées à l’obligation vaccinale.

Malgré les études scientifiques, les anti-vax campent sur leurs positions. Une attitude qui peut s’expliquer par l’effet Dunning Kruger, ce biais cognitif montrant que les personnes moins qualifiées dans un domaine sont persuadées d’être mieux informées que les experts.

(Sources : France Bleu,12.09.2019 & L’Union, 12.09.2019 & Dhnet.be,15.09.2019)

  • Auteur : UNADFI