L’affaire Gérard Miller relance la polémique sur l’hypnose

Le psychanalyste Gérard Miller est visé par plusieurs plaintes pour des faits d’agressions sexuelles et de viols.

Ces agressions auraient notamment eu lieu pendant des séances d’hypnose. Cette pratique, qui est pourtant implantée depuis plusieurs décennies dans les hôpitaux, fait toujours débat. En effet, de premier abord, l’hypnose semble être une PSNC particulièrement sûre.  Il n’y a pas de contact direct avec le patient, ni d’ingestion de substance particulière : les risques directs sont donc plutôt faibles, pour ne pas dire nuls.  Toutefois, il est important de ne pas s’arrêter à ces conséquences directes et de considérer les risques indirects liés à l’hypnose.

Cette pratique place en effet les patients dans une situation de vulnérabilité, propice à l’emprise. Selon certains experts et praticiens, le risque serait donc principalement lié au praticien et non à l’hypnose en elle-même.

Dans un rapport paru en 2015, l’INSERM soulignait l’intérêt thérapeutique potentiel de l’hypnose, notamment dans le cadre d’interventions chirurgicales. Toutefois, comme le souligne l’institution, « les données actuelles sont insuffisantes voir décevantes dans d’autres indications comme le sevrage tabagique ou la prise en charge de la douleur lors de l’accouchement ». Des études basées sur des IRM ont permis de montrer une activité cérébrale différente sous hypnose, ce qui est en accord avec la théorie d’une modification de l’état de conscience. Pendant cet état modifié, le patient aurait une plus grande suggestibilité… Ce qui ouvre les risques d’emprise et de dérives.

L’Unadfi avait déjà relevé dans le passé des faits d’agressions commises par des hypnotiseurs, comme ce praticien de l’Hérault qui aurait profité de séances d’hypnose pour violer ou agresser sexuellement 18 femmes.  

(Sources : Unadfi & Le Parisien, 22.02.2024)

  • Auteur : Unadfi