Arthur Dian, ostéopathe de formation, a mis fin à sa pratique un an après avoir été diplômé. Il s’engage aujourd’hui dans la lutte contre les dérives de l’ostéopathie.
Arthur Dian explique s’être orienté vers l’ostéopathie à 24 ans, après une formation universitaire en mathématiques et informatique. A la recherche de sa vocation, il découvre l’ostéopathie aux côtés de professions paramédicales dans une brochure proposée par un centre de formation parisien. Le jeune homme hésite un temps avec la kinésithérapie : « Pour moi, il était plus commun de voir des kinés devenir ostéos a posteriori que l’inverse. Puisque l’ostéopathie semblait être l’aboutissement de la kinésithérapie, je me suis dit : autant faire ça directement ». D’autant que l’accès aux études d’ostéopathie est bien plus facile qu’à celles de kinésithérapie.
En 2016, le jeune homme s’engage dans le cursus de 5 ans, pour un coût de 10 000 € par an. Il explique avoir été convaincu par le décorum scientifique : sont ainsi proposés des cours de physiologie, d’anatomie, de biomécanique, de sémiologie… À mesure qu’il progresse dans son cursus, le doute s’installe face à l’enseignement de certaines pratiques controversées, comme l’ostéopathie crânienne ou la fasciathérapie, souvent basée sur le ressenti.
Arthur Dian change donc d’école en quatrième année, et déchante rapidement : la formation proposée au sein de sa nouvelle école semble encore plus ésotérique. Il commence alors à critiquer le contenu de ses cours sur sa page Facebook, mais ses posts sont transmis au corps enseignant. « J’ai commencé à être stigmatisé, à avoir des problèmes, les profs me challengeaient », explique le jeune homme. Face à son échec aux examens de fin d’année, que le jeune homme attribue au jugement négatif des enseignants, il doit redoubler. Il change encore une fois d’école, pour une structure affirmant enseigner les données les plus probantes. Une nouvelle fois, c’est la désillusion : les enseignements sont toujours aussi mystiques.
Arthur Dian décroche tout de même son diplôme en 2022 et choisit de ne pas s’installer, privilégiant des remplacements. Durant les consultations, il s’efforce d’adopter une posture basée sur les données de la science. Il entreprend également de dénoncer les dérives de l’ostéopathie sur les réseaux sociaux.
Arthur Dian se décrit aujourd’hui comme un « lanceur d’alerte » et a intégré le Groupe d’études des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu (Gemppi). Il a mis fin à son activité d’ostéopathe, et a débuté un Master d’histoire et de philosophie des sciences.
(Source : Egora, 02.08.2024)