Le JDD est allé enquêter dans la ville de Forcalquier (Provence-Alpes Cote d’Azur) où se trouvent de nombreux praticiens de médecines alternatives. Ces dernières semblent avoir du succès plus largement dans l’ensemble de la région. Selon une étude de la Fondation Jean Jaurès parue dans le courant du mois d’août ce succès serait l’un des paramètres identifiés pour comprendre la faible couverture vaccinale de la région.
Selon le site Phytoréponse, le département des Alpes-de-Haute-Provence compte 10 à 15 praticiens de médecines dites douces pour 100.000 habitants. Ces résultats en font l’une des régions les plus dotées en médecines alternatives de France. En corrélation, le chiffre des personnes vaccinées à Forcalquier est 15 points en dessous de la moyenne nationale.
Dans cette région, les pratiques de médecines alternatives semblent historiquement ancrées dans les mentalités. Dès le Moyen Age, des colporteurs cueillaient des plantes médicinales dans la montagne pour les vendre dans les villages. Dans les années 1970, des groupes sectaires comme Longo Mai se sont installés dans la région avec leurs méthodes de soins parfois basées sur des huiles essentielles. Il existe aussi de nombreux centres de médecines alternatives regroupant divers praticiens aussi bien en ville qu’à la campagne. Le JDD s’est rendu dans un centre de jeûne où les participants ne sont ni vaccinés, ni masqués et prétendent que le corps est capable de s’autoguérir. La personne organisatrice de ce stage ne cache pas son admiration pour un certain Thierry Casasnovas.
Au-delà des pratiques de santé non conventionnelles, la région manifeste aussi une large défiance envers l’Etat et ses décisions concernant la crise sanitaire.
(Source : Le JDD, 19.08.2021)