Les dérives des PNCAVT

Abordant la thématique des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, le journal La Provence rappelle les inquiétantes dérives qui peuvent en résulter.

En France, la santé et le développement personnel constituent un véritable marché en plein essor. Les thérapies sont de plus en plus nombreuses et chaque année des centaines de salons sont dédiés au bien-être et aux « médecines alternatives ». La Provence estime que 35% des français auraient déjà eu recours à des pratiques alternatives, 50% si on inclut l’homéopathie. Les récents scandales sanitaires et la promotion de ces thérapies dans la presse expliquent l’attrait pour des praticiens en dehors du système de santé.

De concert Anne Josso, secrétaire général de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), et Didier Pachoud, président du GEMPPI, révèlent que les dérives sectaires concernant le domaine de la santé constituent une grande partie de leur activité et ne cessent de s’accroître au fil des années. Ces dérives sont le fait aussi bien de groupes structurés que de personnes isolées qui bien souvent s’autoproclament spécialiste d’une méthode de soins sans fondement scientifique. Pour Anne Josso, une dérive thérapeutique devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, un nouveau mode de pensée. Elle invite à se méfier des personnes qui disent être détentrices d’un secret ou d’une solution miracle. Avec l’avènement des réseaux sociaux, ces gourous de la santé peuvent toucher plus de personnes et être beaucoup plus intrusifs dans la vie personnelle. Pour les deux spécialistes des mouvements sectaires ces charlatans jouent de discours pseudo-scientifiques, de théories complotistes et des peurs de notre époque.

Parfois ces charlatans sont des médecins. Le quotidien cite l’exemple de la méthode Kovacsik qui guérirait le cancer avec un fer en U et une médaille. Plusieurs conférences de présentation de cette méthode ont eu lieu à Carnoux (Bouches-du-Rhône) avant que des associations ne dénoncent ces médecins à l’Agence Régionale de Santé.

La Provence narre aussi le témoignage d’un ancien adepte de la secte russe Ashram Shambala1. Gérant d’une librairie ésotérique, il assurait la publicité du groupe et de ses stages dans différents annuaires de bien-être et de coaching. Il organisait aussi la venue en France des leaders du mouvement. Il est valorisé et peu à peu responsabilisé avant de prendre conscience des dérives. Il quitte le mouvement après 18 mois d’emprise.

(Source : La Provence, 04.04.2019)

1. Lire sur le site de l’UNADFI l’ensemble des articles sur Ashram Shambala : https://www.unadfi.org/mot-clef/ashram-shamballa/