Bien que la méditation soit souvent promue pour ses bienfaits sur une large palette de maux, ses bénéfices sont encore peu démontrés, alors que des effets délétères ont été clairement établis.
Depuis quelques années, la méditation est l’objet d’un engouement sans précédent, auprès du grand public et dans le milieu de la recherche scientifique. Les études se multiplient pour tenter d’évaluer les bénéfices de cette pratique, en apparence inoffensive, sur divers troubles, allant des problèmes de concentration aux douleurs chroniques. Toutefois, il est difficile de dégager un consensus clair de ces recherches, tant les résultats sont disparates.
Une conclusion semble tout de même se dessiner : sur des maux comme l’anxiété, la dépression ou les problèmes de sommeil, les personnes suivant un programme de méditation voient leur état s’améliorer significativement par rapport à celles qui n’en suivent pas. Le problème ? Quand on compare les groupes « méditation » à des groupes témoins « actifs » – qui font donc une activité, autre que de la méditation – le bénéfice s’évapore. Ainsi, il semblerait bien que ce soit le fait de faire « quelque chose », et non pas spécifiquement de la méditation, qui améliore l’état des participants.
Si les bénéfices de cette pratique restent à démontrer, ses risques, eux, sont désormais bien établis. De fait, une étude parue en juillet dernier suggère que la méditation peut provoquer des états de conscience altérés, comme la dissociation : les participants formés à la méditation avaient deux fois plus de risques d’expérimenter ces états par rapport au groupe contrôle. Si certaines personnes peuvent trouver ces états agréables, ils peuvent s’avérer extrêmement déplaisants pour d’autres.
De plus, les pratiques méditatives peuvent entraîner d’autres effets indésirables. Selon une analyse de plus de 40 ans de recherche publiée en 2020, les plus fréquents seraient l’anxiété et la dépression, les symptômes psychotiques ou délirants, la dissociation ou la dépersonnalisation, et la peur ou la terreur. Ces effets peuvent apparaître chez des personnes n’ayant jamais eu de problèmes de santé mentale. De plus, ils peuvent survenir chez des individus n’ayant été que modérément exposés à la méditation, et persister sur le long terme.
La méditation étant souvent perçue comme une pratique particulièrement inoffensive, il est donc primordial d’informer les personnes désireuses d’expérimenter cette PSNC des connaissances actuelles sur ses bénéfices et ses risques.
(Sources : NeurosciencesNews, 17.07.2024, L’Actualité, 17.07.2024, Atlantico, 23.07.2024)