Infertilité, endométriose… les PSNC à l’assaut de la santé des femmes

Les propositions thérapeutiques illusoires dédiées aux pathologies et problématiques féminines semblent se multiplier, en particulier sur les réseaux sociaux.

L’endométriose est une maladie chronique qui se caractérise notamment, mais pas seulement, par des douleurs pelviennes intenses et parfois quotidiennes. Cette maladie est encore très mal diagnostiquée en France, avec un délai moyen de diagnostic de 7 ans après l’apparition des symptômes. De plus, les solutions thérapeutiques proposées aux personnes concernées sont parfois inefficaces et provoquent de nombreux effets indésirables. Ce contexte favorise donc l’émergence d’un véritable essor de PSNC promettant d’apaiser, voire de guérir, cette maladie pourtant incurable.

Comme en témoigne un récent article du Figaro, la médiatisation de cette pathologie a ainsi vu proliférer la vente de remèdes miracles sur internet et de pseudo-experts de la maladie, y compris dans le milieu médical. Les praticiens de PSNC ne sont pas en reste, avec des propositions de produits et de stages extrêmement coûteux. Le risque de dérives est particulièrement important, puisque la souffrance causée par cette maladie peut amener les personnes concernées à accepter des propositions thérapeutiques hasardeuses dans l’espoir d’être, enfin, soulagées. La Miviludes a notamment constaté une augmentation des dérives liées à la mouvance du féminin sacré.

L’endométriose peut également être responsable d’une infertilité, une autre problématique dont se sont aussi emparées les PSNC. Des cours de « yoga fertilité » aux bols chantants tibétains, les propositions d’aide à la procréation fleurissent. Des offres qui attirent, en particulier quand le parcours PMA s’avère infructueux. En effet, persiste encore aujourd’hui l’idée qu’un état psychologique négatif (anxiété, pensées négatives) affecterait le succès de la procréation, état psychologique que les PSNC prétendent pouvoir apaiser. Certaines méthodes proposées s’avèrent parfois extrêmement onéreuses et risquées, comme ces jeûnes anhydriques visant à « réinitialiser ses ovaires et tomber enceinte ».

Ces deux problématiques font l’objet d’une stratégie particulière de vente : la culpabilisation. Celles qui n’auraient pas recours aux PSNC ne chercheraient pas vraiment à guérir ou résoudre leur problème, manqueraient de volonté, se complairaient dans leur situation…

De l’endométriose à la PMA, certaines associations s’inquiètent donc de l’essor des PSNC et alertent sur les conséquences du ciblage des personnes concernées par les algorithmes des réseaux sociaux.  

(Sources : Le Figaro, 06.10.2023 & 27.11.2023)

  • Auteur : Unadfi