Les données d’une publication prouvant l’efficacité de l’homéopathie, très médiatisée lors de sa parution, avaient été manipulées.
Cette étude, parue en 2020 dans une revue réputée, semblait pourtant suivre une méthodologie particulièrement rigoureuse, puisqu’il s’agissait d’une recherche randomisée et en double aveugle : les participants étaient donc répartis aléatoirement entre plusieurs groupes (l’un recevant le traitement testé, l’autre un placebo, et le dernier rien) et ni les participants, ni les évaluateurs ne savaient à quel groupe était assigné chaque participant. Les résultats de cette étude indiquaient que la qualité de vie des patients atteints de cancer s’améliorait de manière significative avec l’homéopathie par rapport au placebo. Les participants semblaient également vivre significativement plus longtemps dans le groupe homéopathie que dans les autres groupes.
Deux chercheurs ont toutefois mené une analyse approfondie de l’étude et ont découvert plusieurs incohérences importantes, qui ont mené à des plaintes auprès de la revue scientifique et de l’université des auteurs de l’étude, la faculté de médecine de Vienne, pour suspicion d’inconduite scientifique. L’affaire a été transmise à l’Agence autrichienne pour l’intégrité scientifique, qui vient de publier les résultats de son évaluation. Cette commission a notamment attesté de falsification, de fabrication et de manipulation de données. La revue responsable de la publication a été invitée à enlever la publication sur la base des conclusions de l’enquête. Toutefois, l’étude n’a pour le moment pas été retirée : elle peut donc encore aujourd’hui induire en erreur des patients et soignants sur l’efficacité de l’homéopathie.
(Source : L’Express, 30.06.2024)