Très en vogue sur les réseaux sociaux, le manifesting serait, selon ses adeptes, la clé du succès pour transformer une pensée en réalité. Mais « la désillusion peut être grande » mettent en garde des médecins.

Hérité de la pensée New-Âge, le manifesting est particulièrement plébiscité par la jeune génération, surtout depuis la crise sanitaire. Pendant la pandémie, les recherches Google sur « manifesting » auraient augmenté de 500 % selon Le Soir. Technique d’auto-persuasion, le manifesting (manifestation en français), aurait pour but d’attirer les bonnes choses : le travail idéal, la richesse, le grand amour. Il serait possible de prendre le contrôle de sa vie en étant très optimiste. Mais cette tendance serait dangereuse pour la santé mentale. « À force de se persuader que des choses positives vont nous arriver, on est dans une situation d’attente. Et lorsque cela n’arrive pas, la désillusion peut être si grande qu’elle peut mener à la dépression », explique la psychothérapeute Whitney Goodman dans The Guardian. « Je pense qu’en particulier pour les personnes qui ont été maltraitées, qui ont vécu dans la pauvreté, ou qui ont été confrontées à des difficultés traumatisantes, cela peut alimenter et approfondir cette croyance : je suis la raison pour laquelle de mauvaises choses m’arrivent ».

Au fil de ses recherches, le Dr Oettingen, chercheuse en psychologie à l’université de New-York et de Hambourg, a remarqué que les personnes pratiquant le manifesting subissent une baisse d’énergie et de motivation. Elle explique : « On trompe notre cerveau en lui faisant croire que nous avons déjà réussi. Le simple fait de rêver à l’avenir réduit les chances de réaliser ses rêves et ses souhaits puisque ça sape notre énergie pour accomplir le dur travail consistant à relever les défis de la vie réelle ».

Cette quête du bonheur, du succès, de l’amour  « peut faire tomber dans des dérives sectaires » prévient le psychologue Jean-François Vézina. « La quête de sens est un besoin universel, mais elle doit venir de la personne elle-même, et ne pas être dictée par quelqu’un d’autre ». 

(Source : TF1 Info, 21.08.2024)