Des liens entre extrême-droite et médecine parallèle

L’épidémie de Covid-19 aurait eu un effet d’accélération et de renforcement des rapprochements entre les pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) et l’extrême-droite notamment sur fond de complotisme. 

Marie-Ève Carignan, professeure en communication à l’Université de Sherbrooke, fait partie d’un groupe de recherche qui étudie les relations entre les différents groupes conspirationnistes. Toujours en cours, son étude montre un réel rapprochement entre l’extrême-droite et les mouvements antivaccins et pro médecine alternative. La professeure en communication constate que les deux groupes échangent et relaient des publications de l’un et de l’autre. Elle note aussi que les deux groupes partagent des mots-clés, des termes et des visions similaires souvent connectés entre eux. L’une des explications de ce rapprochement pourrait venir du fait qu’ils partagent la croyance commune de la défiance envers les institutions souvent nommées « les élites », dont le but serait de manipuler la population afin de pouvoir en retirer des bénéfices. L’autre point qui les unit est la volonté d’une liberté individuelle à tout prix celle-ci allant à l’encontre des mesures de santé publique nécessaires dans la lutte contre l’épidémie.

Jonathan Jarry, communicateur scientifique à l’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill, constate l’émergence de la « conspiritualité »1. Des gens pro-santé, défenseurs de médecines alternatives ou encore pratiquants de yoga adhèrent aux théories de QAnon et les partagent sur les réseaux sociaux. Ces personnes banalisent et popularisent le discours complotiste et permettent par leur influence la propagation à grande échelle de fausses informations auprès de personnes peu exposées aux récits conspirationnistes.

(Source Agence Science Presse, 12.01.2021)

1 – Mot fusionnant les termes complotisme et spiritualité

  • Auteur : Unadfi