Le complotisme : un enjeu majeur

Inquiet de son amplification et de sa diffusion sur les réseaux sociaux le gouvernement entend faire du complotisme un enjeu majeur.

Avec l’élection présidentielle en point de mire, le chef de l’Etat et ses partisans souhaitent contrer l’augmentation de la désinformation et son nombre d’adeptes. Au sommet de l’Etat et au sein de la majorité présidentielle l’assaut du Capitole par des militants pro-Trump notamment des membres de QAnon a été perçu comme une illustration
concrète de la désinformation. Dans une interview au JDD, Jean- Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères constate l’enfermement d’une partie des américains dans une vérité alternative et une réalité « parallèle et artificielle » du fait de la diffusion de fausses informations.

Tristan Mendès France maître de conférences associé à l’université de Paris, spécialisé dans les cultures numériques rappelle en guise d’avertissement qu’aujourd’hui le marché du complotisme est mondial, fertile et se diffuse très rapidement en particulier grâce à ses adhérents qui diffusent des messages complotistes sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement craint l’émergence d’une situation similaire en France et la création de nouveaux groupes s’inspirant notamment de QAnon. Certains groupes commencent d’ailleurs à s’implanter en France. C’est pourquoi Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la citoyenneté, a commandé une mission sur les dérives sectaires aux services d’enquête de la police nationale de la gendarmerie et à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Les résultats étaient attendus pour la fin du mois de janvier et devraient permettre d’établir une cartographie des différents mouvements notamment sectaires, antivaccins et complotistes présent en France.

(Source : Le Monde,18.01.2021)

  • Auteur : Unadfi