Plusieurs membres d’un réseau complotiste, soupçonnés d’avoir préparé un coup d’État, étaient convoqués ce 21 mai devant le tribunal de Francfort.
Lors des perquisitions, la police a retrouvé près de 400 armes à feu et des dizaines de milliers de munitions. Selon les autorités, le groupe projetait d’envahir le Parlement allemand, d’arrêter des élus et de faire tomber le gouvernement. Interpellés, les meneurs du réseau se sont retrouvés à la barre ce 21 mai. Parmi eux : une ancienne élue d’extrême droite, d’anciens haut gradés de l’armée, ainsi qu’un certain Henri XIII, dit Prince Reuss, descendant d’une lignée aristocratique de l’est de l’Allemagne. C’est lui que le groupuscule voulait installer à la tête du pays. Il projetait aussi de mettre la main sur une usine de production d’armes.
Ce procès devrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement de la mouvance dans laquelle naviguent les accusés, à savoir celle des « Reichsbürger » (Les citoyens du Reich). Les services de sécurité allemands estiment qu’ils seraient 20 000 dans le pays dont plus de 2 000 particulièrement violents. Ils ont en commun le rejet de la démocratie, des tendances monarchistes, la xénophobie et l’antisémitisme.
Selon l’acte d’accusation du parquet, les accusés croient en l’existence d’un « Deep state », ou « Etat profond », à l’image du groupe QAnon aux États-Unis et des théories complotistes proférées par Donald Trump. Selon le prince Reuss, « le pouvoir allemand aurait pour objectif d’organiser le meurtre d’enfants et d’adolescents à grande échelle ». Pour la ministre de l’Intérieur, « au-delà des théories délirantes, il ne faut pas s’y méprendre : ce ne sont pas des fous inoffensifs mais bien de dangereux suspects terroristes animés par la haine ». Ces dernières années, les autorités allemandes ont classé la violence d’extrême droite au premier rang des menaces contre l’ordre public, avant le risque djihadiste.
(Source : Deutsche Welle, 21.05.2024)