Une femme brûlée vive par des fanatiques religieux

 Vilma Trujillo Garcia, 25 ans, est décédée fin février 2017 des suites des brûlures qu’elle a subies lors d’un rituel d’exorcisme.

Selon l’acte d’accusation, Juan Gregorio Rocha Romero, pasteur de l’église « Visión Celestial de las Asambleas de Dios », s’est présenté chez elle pour effectuer une prière de guérison. Il décide de l’emmener avec lui dans son église et la séquestre durant six jours au terme desquels Dieu lui aurait ordonné d’allumer un feu purificateur et de rassembler ses fidèles pour prier et chasser le démon du corps de la jeune femme.

Selon le pasteur, elle était suspendue au-dessus du foyer et serait tombée accidentellement dedans. Selon d’autres témoins, le pasteur et quatre complices auraient profité d’un moment où les fidèles priaient les yeux clos pour l’y pousser. Elle a été retirée des flammes par un autre fidèle qui, au lieu de l’amener à l’hôpital, l’abandonne dans un fossé où elle a été retrouvée neuf heures plus tard. Brûlée à 80%, elle est décédée quelques jours plus tard.

La mort violente de Vilma Trujillo Garcia, mère de deux enfants, a suscité l’indignation des militants des droits de l’homme.

Pour Juanita Jimenez, du « Mouvement autonome pour les femmes du Nicaragua », ce décès est « le résultat d’une combinaison mortelle de machisme institutionnalisé et de fanatisme religieux promu par l’État » qui n’agit pas de peur de déplaire à une population profondément religieuse. Pablo Cuevas, porte-parole de la « Commission des droits de l’homme du Nicaragua », a déclaré que les autorités doivent réagir en lançant un examen des différentes confessions et religions du pays.

(Sources : El Nuevo Diario, 28.02.2017, The Washington Post, 01.03.2017 & El Pais Brasil, 01.03.2017)