Marion Goldman, sociologue, a présenté les premiers résultats d’une étude qu’elle a menée sur la vulgarisation des pratiques alimentaires des organisations sectaires. Certains aliments que l’on ne trouvait que dans des magasins spécialisés ont envahi les supermarchés. Ces mouvements sont souvent à l’origine de leur fabrication et de leur distribution.
Goldman a découvert que la plupart des sushis consommés aux États-Unis, sont acheminés par la True World Foods, une société appartenant à l’Eglise de l’Unification ; les bénéfices de cette entreprise ont contribué à renflouer l’organisation Moon alors en perte de vitesse.
Les sikhs américains commercialisent le muesli bio et mettent sur le marché de nouveaux aliments présentés comme de la nourriture saine.
Les restaurants Greens ont été créés par le Centre Zen. Ils proposent une nourriture exclusivement végétarienne qu’ils distribuent également dans des magasins d’alimentation.
Goldman a néanmoins constaté qu’il s’agit surtout de phénomènes de mode qui ne durent pas plus de 10 ans. Une exception : les 200 Loving Hut Cafés de Maître Suprême Ching Hai répartis à travers le monde. Cette enseigne propose des plats végétariens bon marché. Elle est dirigée par des migrants asiatiques et américains d’origine asiatique qui se retrouvent régulièrement pour pratiquer la méditation et la méthode Guan Yin créée par la fondatrice vietnamienne. Dans ces restaurants, des vidéos diffusent les enseignements “soft” du groupe. Chaque café est en fait un lieu de prosélytisme et une source de revenus. Goldman ajoute que les employés sont tellement dévoués à Maître Suprême Ching Hai qu’ils sont peu exigeants en matière de salaire ou d’avantages.
Source : Religioscope, 15.11.2014