Nombre de pays développés, dont la France, sont actuellement confrontés à des épidémies de rougeole, maladie normalement disparue depuis plusieurs années. Parallèlement, ils constatent une érosion de la confiance de l’opinion dans les vaccinations.
Cet hiver, l’Allemagne a été confrontée à une virulente épidémie de rougeole provoquant la mort d’une enfant de 18 mois. Des petits alsaciens, s’étant rendus en Allemagne dans le cadre d’un voyage scolaire, ont contracté la maladie.
Au plus fort de l’épidémie, les autorités sanitaires recensaient 80 nouveaux cas par jour. Au total, 1 101 personnes ont été contaminées. Cette épidémie a été facilitée par une défiance vis-à-vis du vaccin. L’épidémie était principalement circonscrite à Berlin mais d’autres Länder du sud-est du pays, comme la Bavière et la Thuringe, ont également été touchés. Le foyer infectieux provient de l’ancienne Yougoslavie qui, dans les années 90, en état de guerre, avait interrompu la politique de vaccination. Le virus a trouvé un terrain fertile parmi les habitants berlinois qui, sciemment, n’avaient pas vacciné leurs enfants.
Les virologues allemands évoquent le « problème W », W pour écoles Waldorf. Ces écoles diffusent la doctrine anthroposophe de Rudolf Steiner, croyant notamment que les maladies renforcent le système immunitaire et participent au bon développement de l’enfant. Les vaccins y sont diabolisés.
Le gouvernement allemand envisage de rendre cette vaccination obligatoire.
C’est aussi le cas de l’Australie dont le premier ministre vient d’annoncer que les parents qui refuseraient de faire vacciner leurs enfants seraient privés de leurs allocations familiales. Le gouvernement australien entend également ne plus prendre en considération les raisons religieuses pour accorder l’autorisation de ne pas vacciner ses enfants sauf si la religion réprouve officiellement cette pratique. Il y a sept ans, un groupe sectaire avait trouvé la parade en fondant l’Église du vivant conscient dont l’un des principaux fondements est « tu ne vaccineras point ».
Certains craignent que ces mesures répressives aient « tendance à galvaniser et à radicaliser » les mouvements radicaux.
La France envisage au contraire de supprimer le caractère obligatoire de certaines vaccinations « afin que celles qui ne sont pas inscrites dans le cadre de la vaccination obligatoire ne soient plus considérées comme non nécessaires ».
(Source : Journal international de médecine, 13.04.2015 & Libé.ma, 20.04.2015 & DNA, 21.04.2015)