Faire face à la montée des mouvements anti-vaccination

Aux États-Unis les anti-vaccins sont de plus en plus nombreux. Ils sont majoritairement blancs, issus de la classe moyenne supérieure et de formation universitaire. Craignant davantage un hypothétique danger des vaccins que les maladies infantiles dont ils protègent, ces personnes choisissent de ne pas faire vacciner leur enfants. Pire, certains d’entre eux seraient prêts à exposer leurs enfants à ces maladies pour renforcer leurs défenses immunitaires de façon naturelle.

Ils sont influencés dans leur choix par des pseudo experts qui jettent l’opprobre sur la communauté médicale en affirmant que les vaccins sont dangereux, en se basant sur des données erronées quant à leur efficacité ou au nombre d’enfants affectés par leurs effets secondaires.

Le cardiologue Richard Stein déplore que « les théories du complot véhiculées sur les médias sociaux abondent et prospèrent ». Il estime que la communauté des anti-vaccins compterait actuellement près de sept millions de personnes aux États-Unis. Il observe que la rougeole, déclarée éradiquée, réapparaît dans « des poches de population non vaccinées, souvent des communautés religieuses à l’image des Amish qui ont connu une forte épidémie en 2014, créant des zones où l’immunité collective disparaît. »

Peter Hotez, directeur du centre de vaccination à l’hôpital des enfants du Texas ajoute « qu’un des faux arguments du mouvement anti-vaccin est d’affirmer que la rougeole est une maladie bénigne voire bénéfique ». Or, cette maladie peut rendre sourd, aveugle, provoquer des oedèmes du cerveau et surtout, un ou deux enfants sur mille en meurt.
Peter Hotez préconise un engagement plus fort des scientifiques et de l’État qui devrait s’appuyer sur la législation. Dix-huit états américains ont déjà adopté des lois visant à rendre la vaccination obligatoire sauf en cas de contre-indication médicale.

En Australie, l’État va plus loin. Il a déjà pris plusieurs mesures pour endiguer le mouvement anti-vaccination. Ainsi les parents qui ne font pas vacciner leurs enfants se sont vu retirer certaines aides à la garde d’enfant.

Pour parer l’argument religieux, repris notamment par l’Australian Vacciation Network (AVN) qui avance que l’injection de certains vaccins, contenant selon eux des produits foetaux, violerait les croyances de religions pro vie comme le christianisme, l’État a décidé d’imposer des restrictions à la liberté religieuse. Car si la liberté individuelle de croyance est protégée, la loi peut dans certains cas « autoriser la restriction de la liberté religieuse dans l’intérêt de la sécurité publique, l’ordre et la santé. » L’État a ainsi pu interdire l’accès aux garderies et aux écoles aux enfants non vaccinés.

(Sources : Perth Now, 28.12.2017 & Libération, 26.01.2018)