Le recours aux « médecines naturelles » est devenu une foi, une religion. Combinée à une méfiance de la science, elle conduit à se détourner du système médical et, dans les cas les plus extrêmes, à mettre la vie de personnes en danger.
Tim Caulfield, directeur de recherche à l’Université de droit de la santé de l’Alberta et membre du Groupe de la politique scientifique, explique le phénomène : « Des études ont montré que certaines personnes sont plus susceptibles de croire au surnaturel et d’être sensibles à l’offre des pratiques complémentaires et alternatives. » Il a constaté qu’il y a une forme d’irrationalité dans le rejet d’un avis médical. Peut-être que les médecins sont susceptibles de dire des choses que ces adeptes ne veulent pas entendre ? Peut-être ces gens sont-ils méfiants à l’égard de tous ceux qui ont autorité ?
L’Association canadienne des naturopathes confirme que ses membres sont tenus de déterminer la gravité de la situation et de renvoyer, le cas échéant, les personnes vers des médecins. Elle précise que la naturopathie est une pratique de prévention.
Mais Tim Caulfield est préoccupé par le nombre croissant d’adeptes des pseudo-sciences et par la prolifération de sites promettant des remèdes naturels pour tous les problèmes, du déficit d’attention au cancer. Les convictions sont renforcées par la cybercommunauté qui partage les croyances. Tim Caufield explique que quand des critiques sont émises sur l’homéopathie, on attaque aussi ses adeptes car c’est une attaque à leurs croyances.
Quand les gens basent leur réflexion sur la foi, il est très difficile de leur faire entendre raison. Les faire changer d’avis revient à leur faire perdre une part de leur identité.
(Source : The Global and Mail, 26.04.2016)