Dérives au sein de la communauté des Béatitudes

Communiqué de presse (juin 2008)

En 2002, dans sa revue trimestrielle Bulles n° 74 l’UNADFI publiait un article faisant état des dysfonctionnements et dérives au sein de la communauté des Béatitudes. Cet article rendait compte d’un nombre important de témoignages reçus depuis 1999, aussi bien d’ex-membres de la communauté que de familles rejetées par un de leur proche appartenant à la communauté. Plusieurs ADFI ont accompagné et soutenu des victimes de ces dérives.


L’UNADFI (avec l’ADFI Paris) en novembre 2001 et l’ADFI Midi Pyrénées en décembre 2001, avaient en outre adressé au procureur de la République d’Epinal (Vosges) des signalements concernant respectivement Nicolas et David, dénonçant des pressions et des atteintes sexuelles envers ces deux élèves de la part d’un responsable du cours privé Agnès de Langeac à Autrey (Vosges), une des maisons de la communauté des Béatitudes ; ce signalement devait aboutir, en 2004, à un non-lieu… mais depuis, David s’est suicidé et Nicolas témoigne toujours de son malaise dans un récent article du Parisien.

L’UNADFI n’a eu de cesse de prévenir les autorités religieuses de ces dérives mais elle n’a jamais été entendue. Certes des circulaires comme celle d’avril 2005, émanant de responsables de l’église catholique et adressée en interne aux évêques et aux responsables des communautés nouvelles, ont bien souligné le danger de l’amalgame entre accompagnement spirituel et soins psychologiques. Mais jamais les victimes n’ont été reconnues, jamais on ne les a alertées sur les manipulations psychologiques exercées par des bergers autoproclamés thérapeutes.

Aujourd’hui éclate enfin dans les média le scandale du suicides de plusieurs ex élèves du cours Agnès de Langeac ; aujourd’hui apparaît aussi le scandale de quatre ex-membres de la Communauté des Béatitudes de Bonnecombe (Aveyron), rejetés parce qu’ils ont osé parler et inciter l’un des frères, mis depuis en examen pour pédophilie, à se dénoncer. Ils ne faisaient là que leur devoir civique et moral, comme des ADFI l’avaient fait lors des signalements au procureur de la république d’Epinal.

Même bien fermé, un couvercle peut un jour se soulever…

Paris, le 27 juin 2008.