Début mars, un congrès entièrement consacré au jeûne a été organisé à Aix-en-Provence. Une pratique qui n’est pas sans risques.
Le jeûne est une pratique qui gagne en popularité depuis quelques mois, en particulier sur Internet et les réseaux sociaux. Selon un sondage Ipsos de mars 2022, près de 27 % des Français jeûneraient régulièrement.
S’il existe plusieurs types de pratiques associées au jeûne, c’est le jeûne « thérapeutique » qui comporte les risques les plus importants et suscite l’inquiétude du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM). Le jeûne thérapeutique consiste à éliminer toute consommation d’aliment (solide ou liquide), à l’exception de l’eau, pendant une période prolongée, afin d’améliorer sa santé ou de soigner les symptômes de diverses pathologies. Toutefois, selon l’Ordre des Médecins, il n’existe aucune étude scientifique rigoureuse et reconnue par les instances médicales qui permettrait d’attester que le jeûne aurait des vertus sur des maladies.
Les risques, quant à eux, sont connus et nombreux : le CNOM évoque notamment des maux de tête importants, des étourdissements, des anémies par carence en fer, des inflammations, des fibroses au niveau hépatique, ou encore une dégradation du capital osseux et des troubles du rythme cardiaque. Ces effets peuvent survenir même en l’absence de pathologie identifiée. Le jeûne peut également être associé à un risque de dérive sectaire, quand il est utilisé par des individus pour asseoir une emprise mentale. Certains praticiens vont ainsi organiser des stages très onéreux, en milieu rural, en prétendant pouvoir guérir toutes sortes de pathologies… et en fustigeant la médecine conventionnelle. Il existe donc un risque de perte de chance chez des personnes qui abandonnent des traitements efficaces au profit d’une pratique non éprouvée.
(Source : Le Huffington Post, 09.03.2024)