L’OMS, alliée des PSNC

L’Organisation Mondiale de la Santé a publié des référentiels de formation au sujet de plusieurs PSNC, comme la médecine anthroposophique ou la naturopathie. Le contenu de ces documents a de quoi inquiéter.

Le référentiel dédié à la médecine anthroposophique inclut une définition de l’âme, qui serait dérivée du « corps astral », en opposition au « corps éthéré » composé des « forces vitales qui forment le corps physique et maintiennent l’intégration de substances matérielles dans des organismes vivants ». D’autres concepts ésotériques sont mentionnés, comme celui d’« embrocation rythmique », une forme de guérison énergétique basée sur des massages corporels rythmiques. Un exemple de programme de formation est même fourni en annexe : y sont proposés, entre autres, des contenus sur les « métaux végétalisés » et les forces cosmiques.

Ces documents ont souvent été produits en partenariat avec des institutions faisant elles-mêmes la promotion active des PSNC : par exemple, le référentiel de médecine anthroposophique a été partiellement financé par la Fédération internationale des associations médicales anthroposophiques, en Suisse.

Comment expliquer la diffusion de tels documents ? Il faut probablement remonter à 2013, année de publication de la « Stratégie pour la médecine traditionnelle 2014-2023 » par l’OMS. Pour répondre au manque de médecins et d’hôpitaux dans le monde, ce rapport proposait de mobiliser des thérapeutes de pratiques « traditionnelles » et « complémentaires », comme l’ayurvéda ou la médecine traditionnelle chinoise, pour assurer la couverture sanitaire universelle. Toutefois, les justifications avancées par l’OMS semblent peu convaincantes, puisqu’elles reprennent les arguments habituels, mais questionnables, des partisans des PSNC : ces pratiques seraient moins coûteuses, plus populaires, et proposeraient des soins « holistiques » et personnalisés.

Ce positionnement a suscité des inquiétudes légitimes sur les capacités de ces praticiens à assurer des soins de santé. La solution de l’OMS est pour le moins controversée : elle a choisi de créer des référentiels de formations pour diverses PSNC, qui devraient selon elle permettre de cadrer les compétences de ces thérapeutes. Un choix discutable, puisque les documents semblent avoir été façonnés par les promoteurs des PSNC en question et être dépourvus d’éléments critiques, en particulier sur l’absence de preuves d’efficacité de ces pratiques. 

(Source : AFIS, 18.03.2024)

  • Auteur : Unadfi