Lutte contre les thérapies de conversion

Plusieurs pays s’engagent dans la lutte contre les thérapies de conversion. Ces thérapies visent à changer l’orientation sexuelle d’une personne avec des conseils, des programmes spéciaux, des punitions ou des prescriptions médicamenteuses en partant du postulat que l’homosexualité peut se guérir. Petit tour du monde des évolutions législatives en la matière.

En France, début juillet, une députée a annoncé l’ouverture d’une mission d’information visant à interdire les pratiques prétendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. L’objectif est donc « d’envisager des poursuites envers les familles qui chercheraient à modifier la sexualité ou l’identité de genre d’un individu » quitte même à interdire l’existence de certaines associations dédiées à ces thérapies. En France, ces pratiques sont souvent le fait de groupes religieux ou pseudo-religieux.

En mars 2018, le Parlement européen avait adopté un texte appelant les États à interdire ce genre de pratiques. Cependant, au vu du caractère non contraignant de ce texte, seul Malte a légiféré sur ces pratiques. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne semblent prendre, eux aussi, le chemin d’une interdiction.

En Suisse, deux parlementaires fédéraux se sont inquiétés de l’insuffisance de la protection des mineurs face à ces thérapies et ont déposé un texte pour leur interdiction. En 2016, le conseil fédéral ne les avait pas interdites et préconisait juste une dénonciation et un recours aux autorités de protection de la jeunesse. Les deux parlementaires auteurs de cette motion n’entendent pas élargir l’interdiction aux adultes jugeant ces derniers plus capables de discernement. En Suisse, la plupart de ces thérapies serait le fait d’associations évangéliques ou de psychiatres ou psychologues en lien avec ces associations religieuses.

De l’autre côté de l’Atlantique alors que ces techniques sont interdites dans plusieurs états américains, les ministres canadiens de la Justice et de la Santé ont contacté leurs homologues provinciaux afin de collaborer en vue d’un projet de loi permettant de criminaliser ces thérapies. Au Canada, plusieurs états ont déjà fait le choix de les interdire mais les ministres souhaiteraient une interdiction nationale. En effet, ces pratiques ont encore cours dans certaines provinces et notamment au Québec. Cette loi pourrait être rapidement adoptée si le gouvernement de Justin Trudeau est réélu en octobre prochain.

(Sources : Le Figaro, 10.07.2019 & Radio Canada International, 10.07.2019 & RTS, 15.07.2019)

1.Lire sur le site de l’UNADFI, Les thérapies de conversion : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/les-therapies-de-conversion/

  • Auteur : UNADFI