Naissance d’un groupe

La sortie du documentaire intitulé Hare Krishna ! The mantra, the movement and the Swami who started est l’occasion de revenir sur les débuts de l’Association internationale pour la conscience de Krishna (ISKON).

Le fondateur du groupe Srila Prabhupada, connu aussi sous le nom de Swami Bhaktivedanta, débarqua aux Etats-Unis en 1965 avec trois textes religieux qu’il avait traduits lui-même, et les instructions données par son gourou indien « pour offrir une sagesse spirituelle aux occidentaux ».

Le mouvement a d’abord connu des débuts modestes dans un petit local situé à New York. Dans les années 1960, les jeunes en rupture avec l’idéal consumériste de leurs parents voulaient donner un nouveau sens à leur vie. Prabhupada leur proposa « une révolution de la conscience » et ils reçurent son enseignement comme un cadeau. Le poète Allen Ginsberg, fer de lance de la contre-culture américaine, fut la première célébrité à s’intéresser à l’enseignement de Prabhupada. En recherche spirituelle depuis son retour d’Inde, il rejoignit le groupe et favorisa son expansion en l’aidant à publier ses livres. En 1966, le producteur de musique Alan Kallman enregistra un album de chants du groupe qui arriva entre les mains du Beatles Georges Harrison et éveilla son intérêt pour l’enseignement de Prabhupada. Exalté, il chanta sa foi dans le célèbre « My sweet Lord » et invita Prabhupada à donner une série de conférences dans sa propriété en Angleterre.
 

C’est à toutes ces célébrités que le mouvement doit sa rapide ascension en Occident. Un adepte se souvient avoir pensé, lorsqu’il était adolescent : « si Georges en fait partie, alors ça doit être bien ».

En peu de temps, l’ISKON est passé d’une poignée d’adeptes à un mouvement d’envergure internationale. Parallèlement à cette croissance fulgurante, les premiers témoignages négatifs sur le groupe affluèrent. Des parents de dévots se plaignaient du lavage de cerveau subi par leurs enfants et des méthodes d’embrigadement. Au cours des années 1990, le New York Times révéla des scandales sexuels impliquant de nombreux enfants du groupe et leurs difficiles conditions de vie dans les pensionnats où ils étaient envoyés.1

(Source : Bedford Bovery, 15.06.2017)

1- Lire sur le site de l’UNADFI : Le palais d’or se réveille : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/le-palais-d-or-se-reveille