Faire entendre la voix des victimes d’abus sexuels

À 24 ans, Cindy Blackmore est devenue l’une des critiques les plus virulentes de la secte mormone fondamentaliste, Bountiful. Nièce du leader de ce groupe polygame, Winston Blackmore, elle vient d’entamer une marche pour soutenir les victimes du mouvement, ces filles et ces femmes victimes de violence au nom de la religion.

Cindy Blackmore a décidé de quitter la communauté après les révélations de deux amies d’enfance.

Elles lui ont confié avoir été violées depuis leur plus jeune âge. Elle-même a subi deux agressions, l’une perpétrée par un cousin, l’autre par un oncle. Dans les deux cas, ses parents ne sont pas intervenus.
Elle considère que l’abus sexuel sur enfants dans la communauté est endémique. Consciente que cette forme d’abus est présente dans d’autres religions, elle estime néanmoins que la structure des familles polygames est un facteur favorisant. Dans ces grandes familles, coupées du reste du monde, les enfants sont moins encadrés et le lien parents-enfants est moins important.

Cindy Blackmore a ouvert un blog sur lequel elle fait part de son projet, s’insurge contre les prédateurs sexuels qui mènent une vie normale au sein de la communauté et raconte « les histoires de toutes ces filles réduites au silence depuis trop longtemps ». Deux jours après sa mise en ligne, sept autres victimes se sont manifestées révélant qu’elles en connaissaient 13 autres.
Déterminée, la jeune femme espère que d’autres filles de Bountiful se joindront à elle. Il semblerait qu’elle ait au moins réussi à faire parler certaines d’entre elles. Il ne lui reste plus qu’à les convaincre de livrer leurs lourds secrets aux autorités et les encourager
à porter plainte.

(Source : Vancouver Sun, Daphne Bramham, 28.08.2015)