Etats-Unis / Au son du rock’n roll

The Killers ou Imagine Dragons font partie de ces groupes ayant conquis l’industrie américaine du rock. Leur particularité : tous leurs musiciens sont mormons.

Jeremy Grimshaw, professeur de musique au sein de la Brigham Young University, université mormone de Provo (Utah), l’explique : « L’Église est à la fois conservatrice et particulièrement friande d’exposition médiatique. Tout au long du XXe siècle, elle a cherché de nouvelles formes de médiatisation pour se faire connaître, accroître sa légitimité, moderniser son image. C’est comme ça que l’Église en est progressivement venue à adopter la musique populaire. ».
Ces groupes affirment ne pas se servir de leur musique pour faire du prosélytisme ; leur religiosité est donc invisible… sauf pour les mormons eux-mêmes qui peuvent voir, par exemple, des images utilisées pour le catéchisme mormon intégrées dans les clips vidéo.

Elaine Bradley, batteuse du groupe Neon Trees, confirme que leur but n’est pas de parler de leur religion mais a parallèlement participé à une campagne « I am a Mormon » où mormons célèbres ou non ont relaté leurs parcours d’ailleurs très similaires : errements de jeunesse, alcool, retour en religion et joie d’être parents… « Il s’agissait de permettre aux gens de comprendre ma foi. C’était une bonne manière de toucher les personnes qui voulaient en savoir plus sur moi, mais aussi sur ma religion. »

Jeremy Grimshaw a remarqué qu’il existe une très forte solidarité entre mormons : « quand un Mormon chante dans un télécrochet, tout le monde vote pour lui. On appelle ça l’effet mormon. La même chose se passe sur les réseaux sociaux, où les mormons sont très actifs. Beaucoup de groupes décollent grâce à cela».

L’explosion de ces groupes coïncide avec ce que les Mormons américains appellent le «moment mormon» qui a culminé avec la candidature de Mitt Romney aux élections présidentielles de 2012.

(Source : Slate, Raphaëlle Peltier, 03.01.2015)