Des victimes dénoncent un centre de yoga

Swani Vivekananda Saraswati, de son vrai nom Narics Tarcau, est le fondateur du centre de yoga tantrique Agama Yoga sur une île thaïlandaise. Suite à des accusations d’abus sexuels rendues publiques par d’anciens adeptes et membres du personnel du centre, il a fui la Thaïlande à la fin de l’été.

Sur son site internet, le centre de Yoga Amaga est présenté comme une université spirituelle dont les principes essentiels sont de donner vie aux racines authentiques du yoga à travers des cours et des ateliers dans le monde entier. En plus du centre thaïlandais, différentes écoles sont implantées en Inde, en Colombie et en Autriche, accueillant chaque année des dizaines de milliers de visiteurs venus principalement d’Europe, d’Australie et des États-Unis. Plus de la moitié sont des femmes. D’origine roumaine, Narcis Tarcau a été le disciple de Gregorian Bivolaru. Ce dernier, fondateur et dirigeant du Mouvement pour l’intégration dans le spirituel absolu (MISA)1, est l’une des personnes les plus recherchées d’Europe pour traite d’êtres humains.

Dans son centre Narcis Tarcau, prônait le sexe comme thérapie de guérison. Il effectuait des massages tantriques génitaux afin de débloquer les chakras de ses élèves. Le gourou, misogyne et homophobe, enseignait que le féminisme est un tas de mensonges et que les femmes doivent obéir à leur homme. Il faisait la promotion des relations sexuelles sans préservatif car les yogis en bonne santé résistent aux infections. Lors de ses enseignements il diffusait aux élèves ses films pornographiques fétiches.

Plusieurs adeptes ont dénoncé les abus du leader et de plusieurs membres de haut rang du groupe. Les ex-adeptes parlent d’une véritable emprise du gourou sur eux. Il justifiait les relations sexuelles par son pouvoir spirituel et l’affirmation de savoir ce qui était meilleur pour eux. C’est lors des consultations spirituelles individuelles avec Tarcau qu’une grande partie des abus sexuels se seraient produits. Le personnel du centre, y compris le personnel médical, poussait les adeptes à avoir des relations sexuelles avec le gourou. Aux membres qui ont voulu se plaindre a été promis un « karma négatif » pour le reste de leur vie. Les adeptes vivaient avec cette peur et celle d’être ostracisé. Le gourou aurait également utilisé certains adeptes comme domestiques à son service.

Après les témoignages d’adeptes, l’école a essayé de traiter ces abus en interne avant qu’une enquête indépendante soit ouverte. A la mi-septembre une plainte pour viol a été déposée contre le gourou auprès de l’ambassade thaïlandaise en Australie. Deux autres instructeurs masculins de l’école ont également été accusés d’agression sexuelle. Elles sont en cours de traitement par la police thaïlandaise.

(Sources: The Guardian, 07.09.2018 & RIES, 08.09.2018 & Cbc radio, 10.09.2018 & South China Morning Post, 12.09.2018)

1. Lire sur le site de l’UNADFI, l’ensemble des articles sur MISA : https://www.unadfi.org/mot-clef/misa-mouvement-pour-lintegration-spirituel-dans-labsolu/

Lire sur le site de l’UNADFI, Les faces cachées du yoga et de la méditation : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/les-faces-cachees-du-yoga-et-de-la-meditation/