Des patientes sous emprise abusées par un magnétiseur

S., magnétiseur âgé de 78 ans qui exerçait depuis 32 ans dans un village du Lot, a été condamné par le tribunal correctionnel de Cahors « à un an de prison avec sursis, à une amende de 2 000 euros, à une interdiction d’exercer toute activité de guérisseur magnétiseur, à titre lucratif ou non, pendant 5 ans, à une interdiction d’activité auprès des mineurs pendant 5 ans. Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes. Les parties civiles recevront 3 000 € de dommages et intérêt et 1 000 € au titre des remboursements de frais d’avocat ».

Il comparaissait pour « atteinte sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction » sur deux clientes venues le consulter en toute confiance. Avec un fichier de près de 900 clients, il était très réputé dans la région. Suite à la plainte d’une femme pour agression sexuelle, les gendarmes ont appelé 600 d’entre eux. Deux autres femmes se sont alors manifestées.L’une d’elle dont la plainte avait été déposée plusieurs années auparavant, n’a pas abouti.

Pour chacune d’elle le mode opératoire était le même. S. établissait un climat de confiance, les soignant elles et leur famille depuis de nombreuses années. Puis, sous prétexte de traiter un problème sexuel ou un envoûtement, il les convoquait à son cabinet. Confiantes et pensant que la procédure de soins était normale, « avant que les attouchements se fassent plus insistants », elles n’ont pas réagi, voire sont restées tétanisées.

S. s’est défendu en accusant les femmes d’avoir menti et de vouloir l’escroquer.

Cependant, lors d’une perquisition à son domicile, les gendarmes ont découvert dans son ordinateur des vidéos pornographiques extrêmes qu’il prétend regarder par curiosité.

L’avocate de l’une des victimes, choquée par les dénégations du prévenu, s’est insurgée : « ma cliente a mis quelques jours à porter plainte car elle avait honte, elle était tétanisée. Aujourd’hui encore, fortement traumatisée, elle n’arrive toujours pas à raconter les faits ».

Quant au procureur de la République, Frédéric Almendros, il a rappelé qu’aucune recherche scientifique n’a démontré une quelconque efficacité du magnétisme et ajouté que l’accusé avait profité de la situation de faiblesse de ses clientes pour abuser d’elles.
S. a 10 jours pour faire appel.

(Source : Actu.fr 23.09.2019)

  • Auteur : UNADFI