Alors que les gouvernements africains redoublent d’efforts pour contenir l’épidémie d’Ebola, ils doivent aussi lutter contre les dirigeants religieux qui présentent le virus comme une malédiction de Dieu, et les divers mensonges et rumeurs qui courent sur la maladie. 
Rumeurs qui réécrivent l’histoire en attribuant à un pasteur nigérian des pouvoirs de guérison sur les malades touchés par Ebola au début du 20è siècle, alors que le virus n’est apparu qu’en 1976.
 

Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, s’est inscrite en faux contre les recommandations des autorités sanitaires internationales en faisant elle-même appel à la croyance. Elle a appelé la population à accomplir trois jours de jeûne et de prières pour « implorer la protection divine » contre l’épidémie du virus Ebola. Ces trois jours se sont achevés par une cérémonie durant laquelle plus de 100 dirigeants religieux chrétiens ont appelé à la prière « contre toute forme de sorcellerie utilisée pour répandre le virus Ebola et pour l’intervention de Dieu dans les pays affectés par le virus Ebola ».
 

Ces idées fausses conduisent trop souvent les personnes infectées à faire appel à des guérisseurs traditionnels plutôt que se tourner vers les solutions médicales adaptées. 
Alors que les autorités sanitaires devraient pouvoir s’appuyer sur les églises et les guérisseurs traditionnels dans des missions de prévention, les responsables de la Santé publique ont dû mettre en garde les malades contre ces guérisseurs et pasteurs qui promettent la guérison. La propagation du virus en Afrique a d’ailleurs également été facilitée par l’état contagieux de ces mêmes guérisseurs.
 

(Sources : Washington Post, 31.07.2014 et 11.08.2014, La Croix, 06.08.2014)