Vers un déclin de la Scientologie

Professeur de sociologie à l’Université d’Alberta à Edmonton (Canada) et spécialiste des mouvements sectaires, Stephen Kent étudie la Scientologie depuis les années 1980 et constate sa récente régression.

Le sociologue a récolté depuis les années 1980 un nombre important de témoignages d’anciens adeptes et de documents de la Scientologie. Grâce à sa parfaite connaissance du groupe, il a pu mettre en évidence la volonté du groupe d’investir la société irlandaise1 comme un stratagème désespéré pour rester en vie. Pour le spécialiste, le mouvement est sur une pente descendante malgré ses richesses : la plupart de ses propriétés à travers le monde sont vides et le nombre d’adhérents est en constante baisse.

Plusieurs facteurs expliqueraient ce déclin. D’une part la défection au cours des dernières années de certains de ses membres célèbres, tels que Paul Haggis ou Leah Remini, a révélé les failles du groupe. Les documentaires réalisés par Leah Remini ont abondé dans ce sens. D’autre part, pour Stephen Kent, Internet a joué un rôle important en permettant la publication et la consultation libre de documents internes du groupe ou de témoignages d’anciens membres.

Pour Kent, le mouvement n’a pas changé depuis sa fondation dans les années 1950 et reste embourbé dans les principes énoncés par son créateur Ron Hubbard, ce qui l’empêche de s’adapter aux changements de la société. La Scientologie améliore le graphisme de ses livres mais le contenu doctrinal reste identique.

(Source : Folio, 11.01.2018)

1. Lire sur le site de l’UNADFI : La Scientologie tente de s’immiscer dans la société irlandaise : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/la-scientologie-tente-de-s-immiscer-dans-la-societe-irlandaise