La communauté religieuse Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND) se retrouve au cœur d’une enquête judiciaire. Son supérieur, Gérard Pinède, doit comparaître en septembre pour « abus de faiblesse sur personnes en état de sujétion psychologique ». 

Cinq anciens membres, ayant quitté en 2021 cette congrégation proche des milieux traditionalistes, ont dénoncé un contrôle coercitif sur les fidèles : isolement, privation d’accès aux médias, supervision stricte des soins médicaux et des choix de vie. L’enquête de la police judiciaire menée au sein de la communauté, qui dispose de quinze sites en France, a confirmé « un fonctionnement préoccupant cochant toutes les cases des mécanismes d’emprise mentale ». Des témoignages décrivent « un climat de crainte » et « d’obéissance absolue », où « la spiritualité pouvait frôler la superstition ». 

Le parquet de Privas (Ardèche) a décidé du renvoi du père supérieur Gérard Pinède devant un tribunal correctionnel pour « abus de faiblesse sur personnes en état de sujétion psychologique », en vertu de l’article qui réprime les dérives sectaires. Le procès devait se tenir en juillet. Mais à la demande du prévenu, le tribunal a ordonné un complément d’informations. Il devrait donc comparaître en septembre. Les cinq anciens membres se sont constitués partie civile. 

Malgré une visite apostolique en 2019 qui a conclu à des dysfonctionnements inquiétants et les alertes de la Miviludes en 2021, rares sont les évêques ayant pris des mesures concrètes contre la FMND. L’organisation se défend sur son site Internet, dénonçant « le faible nombre de témoins entendus dans cette enquête et la non-représentativité de ces paroles ». Elle déplore « une méconnaissance totale des fondements de la vie religieuse et une violation directe de la liberté même de religion ». 

(Source : Sud-Ouest, 04.04.2025)

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