Un non-lieu requis

Le parquet de Tarbes a requis un non-lieu dans l’affaire visant la communauté sectaire qui gravite autour du groupe musical identitaire Les Brigandes, dont Jean-Marie Le Pen était un admirateur. Malgré des accusations d’emprise, de menaces et d’abus, la justice peine à établir des preuves suffisantes.

Le dossier des Brigandes pourrait bientôt être classé. Ce groupe musical aux paroles ultra réactionnaires, reprises par l’extrême droite dans les années 2010, était au cœur d’une enquête pour dérive sectaire. Cinq ex-membres ont porté plainte en 2015 contre Joël Labruyère, leader de la communauté « La Nation libre », dénonçant des abus de faiblesse, du travail dissimulé, des menaces de mort et des violences.


En 2018, la Miviludes avait signalé cette communauté à la justice, et un rapport de 2023 de l’OCRVP évoquait une possible « emprise ». Mais le parquet de Tarbes estime ne pas avoir la preuve « de pressions graves et réitérées ». Il a donc demandé le non-lieu, « compte tenu de l’ancienneté des faits, de la quasi-impossibilité d’obtenir les preuves manquantes » et du désistement des parties civiles qui se sont dites lassées de l’inaction de la justice et des menaces reçues.


Le juge d’instruction doit désormais décider de classer l’affaire ou de relancer les investigations. A noter que plusieurs juges d’instruction de Tarbes se sont penchés successivement sur cette enquête dont l’Unadfi, partie civile dans ce dossier, avait demandé en vain le dépaysement vers une juridiction plus étoffée. Rodolphe Bosselut, avocat de l’Unadfi, évoque aujourd’hui un dossier « hélas typique de la sidération qui saisit parfois l’institution judiciaire face aux dérives sectaires ».


(Source : 20 Minutes & AFP & France Info, 14.03.2025)


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  • Auteur : Unadfi