Un magnétiseur-médium avait été condamné l’an dernier à treize ans et demi de prison pour avoir abusé de clientes. A la suite de la médiatisation de l’affaire, cinq nouvelles victimes ont pris la parole.

Une quinzaine de victimes avaient initialement porté plainte pour des faits d’agressions sexuelles et de viols survenus entre 2008 et 2014. Selon le parquet, il adoptait toujours le même procédé : après avoir mis ses patientes sous un état hypnotique, l’homme parvenait à les persuader que la nature de leurs problèmes était d’origine sexuelle, et qu’il pouvait les aider à s’en libérer pas d’attouchements ou des relations sexuelles. Après cette première plainte et sa médiatisation, d’autres anciennes clientes ont reconnu leur agresseur et ont décidé de briser à leur tour le silence. « Mon client pratiquait l’hypnose ericksonienne. Le patient lâche prise, mais n’est pas manipulé contre sa volonté. L’emprise n’abolit pas le libre arbitre », a déclaré l’avocate du prévenu. Aux yeux de Valérie Vuille, directrice de décadréE, institut de recherches et de formations sur l’égalité dans les médias, la médiatisation et la condamnation de ce type de prédateur sexuel contribuent grandement à faire changer cette vision des choses : « Nommer la violence et la qualifier juridiquement, c’est remettre le curseur sur l’origine de celle-ci. Oui, ce comportement n’est pas adéquat et on est en droit de demander justice. »   

(Source : 20min.ch, 22.04.2023)