Plusieurs hommes affirment avoir été abusés sexuellement par Sebastião de Lima, le bras droit, de Joao de Deus, alors qu’ils s’étaient rendus à la Casa Lumiere, un centre de guérison situé au Brésil, pour recevoir des soins.
Quatre victimes présumées de Sebastião de Lima, connu aussi sous le nom de Tiãozinho, se sont manifestées auprès du journal brésilien Metrópoles pour dénoncer le harcèlement sexuel qu’ils ont subi dans les années 1990, 2000 et 2010.
Sebastião de Lima était le secrétaire du centre mystique et la deuxième personne la plus puissante de l’endroit. C’est grâce à cette place centrale qu’il s’est approché des hommes et leur a fait des avances sexuelles.
Au début de l’année 2014, Marcus, un homme positif au VIH s’est rendu au centre en espérant être soigné par João de Deus qui affirmait avoir guéri plus de 300 personnes du Sida. En état de confusion mentale après avoir reçu le soin de Joao, il ne savait plus s’il devait partir ou rentrer. C’est à ce moment-là que Tiãozinho l’a suivi et lui a dit qu’il allait l’aider à terminer son traitement. Il l’a emmené dans sa chambre où il a tenté de l’embrasser Marcus et a attrapé son pénis lui disant de réciter des prières pendant qu’il le tenait. Selon Tiãozinho le traitement devait passer par l’organe sexuel, car c’est par là que le virus était entré dans son corps.
Lorsque Marcus est rentré chez lui, il a fait un nouveau test. Il était toujours séropositif.
Trois des hommes qui ont relaté des abus sont séropositifs. Leur sérologie a été utilisée par Tiãozinho comme prétexte pour atteindre leurs organes sexuels.
Felipe Dias, un agent de voyages, a subi un sort similaire à celui de Marcus dans les années 1990. Il été harcelé par Tiãozinho à la suite d’une « chirurgie » spirituelle avec João de Deus. Il l’a emmené dans son cabinet et lui a dit : « Je vais vous aider à poursuivre votre traitement ».
Dans les années 2000 deux autres hommes auraient été agressés par Sebastião de Lima. Encore une fois il a tenté de les embrasser et de toucher leur pénis, sous prétexte de traitement.
Mais Sebastião de Lima nie toutes les accusations de harcèlement. Niant avoir été l’assistant personnel de Joao, il prétend n’avoir jamais participé à des rituels de guérison. Pourtant, son rôle en tant que bras droit de João de Deus a été confirmé dans plusieurs documents.
Aucun des hommes agressés n’a porté plainte. Ils ont gardé le silence jusqu’en 2020 car ils avaient honte et peur. L’une des victimes explique, nous « étions en situation de vulnérabilité. Ils sont responsables, ce sont les experts, nous avions confiance. » Mais « maintenant c’est important d’en parler pour montrer que cet endroit couvrait beaucoup de choses. » 1
(Source : Metrópoles, 10.01.2021)
1 Le fondateur du centre, Joao de Deus a écopé de 19 ans de prison en 2020 pour avoir abusé de plus de 300 femmes. Lire les articles à son sujet sur le site de l’Unadfi : https://www.unadfi.org/mot-clef/casa-lumiere/
