Trois frères condamnés pour enlèvement de mineurs

Trois membres de la secte extrémiste juive Lev Tahor ont été reconnus coupables de l’enlèvement d’une jeune fille de 14 ans et de son frère de 12 ans, au domicile de leur mère, en 2018.

Les frères Weingarten, Yoil, Yakov et Shmiel, étaient les derniers des neuf suspects de l’affaire à être jugés. Au fil des procès, tous ont plaidé coupable et ont été condamnés, y compris le chef de Lev Tahor (« cœur pur » en hébreu), Nachman Helbrans, qui a écopé de 12 ans de prison en 2022.

En décembre 2018, pendant Shabbat, des membres de la secte Lev Tahor ont kidnappé deux enfants, en pleine nuit, dans le village de Woodridge, dans l’État de New York. Leur objectif était de réunir la fille avec l’homme adulte qu’ils considéraient être son « mari ». Selon les enquêteurs américains, Lev Tahor a pour coutume de marier des mineures à des hommes adultes et de les forcer à avoir des relations sexuelles. Dans cette affaire, la jeune fille avait 13 ans lorsqu’elle a été mariée à Jacob Rosner, alors âgé de 18 ans, un mariage illégal qui n’a jamais été officiellement reconnu. Retrouvés au Mexique après des semaines de recherches auxquelles ont participé des centaines d’enquêteurs et de membres des forces de l’ordre, les enfants ont été ramenés à New York, chez leur mère. Les trois frères, condamnés ce 29 mars, ont été extradés du Guatemala vers les États-Unis en 2022, incarcérés dans la prison du comté de Westchester et jugés par le tribunal du district sud des États-Unis à White Plains. Sentence dans les prochains mois.

Communauté basée au Guatemala

Lev Tahor est un groupe secret qui adhère à une interprétation extrême de la loi juive qui restreint sévèrement les contacts de ses membres avec le monde extérieur et ainsi que les aspects quotidiens de leur vie, tels que leur régime alimentaire et leur tenue vestimentaire. Depuis l’arrestation du chef de la communauté, certains membres ont fui et se sont installés dans les Balkans et au Maroc. La majorité des adeptes semble toutefois être restée au Guatemala, où le groupe est basé depuis 2013 environ, après des séjours en Israël et au Canada où ils ont tenté d’échapper à la surveillance du gouvernement.

Pour les « Survivants de Lev Tahor », opposants aux activités de la secte, la condamnation des trois frères qui étaient les chefs du groupe laisse un vide. Ils espèrent que les autorités pourront empêcher toute communication entre les dirigeants en prison et « les membres encore piégés au Guatemala ». 

(Source : The Times of Israël, 29.03.2024)

A lire aussi sur le site de l’Unadfi : Que sait-on de la communauté Lev Tahor : https://www.unadfi.org/wp-content/uploads/2014/11/La-communaute-Lev-Tahor.pdf

  • Auteur : Unadfi