Tensions chez les Esséniens

Après le décès de son leader Olivier Martin (surnommé Manitara), l’Ordres des Esséniens est divisé en deux groupes qui se font face devant la justice. Cette affaire permet de montrer l’étendue de ce que possède le groupe.

Le groupe possèderait un vaste domaine au Canada « évalué, en 2018, à environ 6 millions de dollars, le village de Terranova, en France, d’une valeur minimum de 400 000 €, un village au Panama, au moins une corporation d’édition et plusieurs fondations », selon la juge Johanne Brodeur en charge du dossier à la suite des conflits entre les membres. Une de ces fondations serait au Panama, connu de longue date pour être un paradis fiscal, vers lequel transiteraient d’importantes sommes d’argent.

Les adeptes se déchirent afin de savoir qui de sa mère ou de son fils aîné, Nazarh Guérin, doit succéder à Olivier Martin. Pour l’instant c’est le fils qui a l’autorité totale sur le groupe et ses biens. Cette décision a entraîné une scission et des membres sont mis à l’écart. Certains ont entamé des poursuites concernant les dons en argent ou en immobilier qu’ils ont fait au groupe.

Pour rappel la France considère le groupe comme un mouvement sectaire. La Miviludes avait avancé dans l’un de ces rapports que le groupe est motivé par l’utilisation de « thématiques New Age multiples ». Serge Blisko, ex-président de la Mission avait jugé qu’il y avait des similitudes entre l’Ordre des Esséniens et l’Ordre du Temple Solaire. Manitara a été condamnée pour abus de bien sociaux en France mais n’avait pas été expulsé du Canada. Fondé en France, le groupe s’était implanté au Canada et avait fait immigrer ses membres au Québec en utilisant une disposition spécifique de la loi sur l’immigration qui dispense de permis de travail les prêtres et figures religieuses. 

(Source : La Presse, 29.10.2023)

  • Auteur : Unadfi