Rite vaudou et agression sexuelle

Un quadragénaire a été condamné par le tribunal judiciaire de Nantes, ce 6 mars, à deux ans de prison ferme. Il lui était reproché d’avoir agressé sexuellement une mineure lors d’un rituel vaudou.

Magnétiseur, hypnotiseur et marabout, selon les petites annonces qu’il diffusait dans un journal local, cet homme de 44 ans, originaire de Sierra Leone, proposait aussi des rites vaudous destinés « à récupérer un ex ou à se rapprocher de sa dulcinée ». En mars 2016, une mère divorcée et sa fille de 15 ans décident d’avoir recours à ses services pour « améliorer leurs relations amoureuses respectives ». Il n’était pas inconnu, elles avaient sympathisé avec lui quelques années plus tôt dans un camping. Rendez-vous est pris. Le prévenu se présente dès le lendemain au domicile familial, en boubou avec le matériel nécessaire. Au cours du « rituel », la jeune fille va subir des attouchements et un acte sexuel buccal. C’est elle qui, voyant l’état de sa mère qui a bu la potion préparée par le magnétiseur, lui a intimé l’ordre de partir. Absente à l’audience, la mère a toujours dit « ne se souvenir de rien ». Elle paraissait complètement « shootée », selon l’un de ses fils qui a alerté la gendarmerie. Le quadragénaire a été interpellé peu après. Dans la cuisine et sous le canapé, les enquêteurs d’Ancenis ont retrouvé des médicaments (anxiolytique Seresta et antipsychotique Riperdal prescrits au prévenu qui se dit schizophrène) qui auraient servi à concocter la fameuse potion. Des traces en ont d’ailleurs été retrouvées dans l’urine de la fille et le sang de la mère. Le prévenu, lui, s’en est défendu expliquant avoir préparé la mixture avec elles. Quant aux actes sexuels imposées à la jeune fille, il a expliqué au tribunal « qu’il la connaissait depuis longtemps et que s’il avait voulu la violer, il l’aurait fait depuis longtemps ».

Jugé coupable d’agression sexuelle sur personne vulnérable, le quadragénaire a écopé de deux ans de prison ferme (aménageables sous la forme d’un bracelet électronique), soit un an de plus que requis par le parquet, assortis de deux ans de sursis probatoire, avec obligation de soins. Concernant la mère, un non-lieu avait été décidé il y a plusieurs années. 

(Source : Ouest-France, 06.03.2024)

  • Auteur : Unadfi