Quatre personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel

D’anciens salariés de l’entreprise Arcadia, située dans les Yvelines, accusent l’Église de scientologie d’avoir « pillé » leur entreprise. Deux ans après des mises en examen, le parquet a demandé un renvoi en correctionnel pour harcèlement moral et banqueroute.

Les faits remontent à plus de dix ans. Selon d’anciens salariés, l’entreprise, installée à Voisins-le-Bretonneux et spécialisée dans l’aménagement de combles, aurait été « infiltrée » par des scientologues en vue « de piller les comptes de la société ». Quatre hommes (le patron, un consultant et deux auditeurs) seront jugés pour harcèlement moral et banqueroute, selon le réquisitoire du parquet présenté début avril. Tous les quatre étaient alors membres de l’Église de scientologie. Les mis en cause nient les faits qui leur sont reprochés.

Les anciens salariés qui ont porté l’affaire en justice ont évoqué « le changement brutal de management quand le PDG, devenu scientologue après la mort de sa fille en 2000, a ouvert la porte aux trois autres individus ». Ils le décrivent « complètement obsédé par la Scientologie » et affirment « que tout s’est alors écroulé et qu’il a laissé faire ». Ils parlent aussi de « tentatives pour les lobotomiser » avec notamment des formations pour les initier « au harcèlement du taureau », technique qui consiste à insulter un collègue jusqu’à l’épuisement.

L’entreprise est arrivée en cessation de paiements fin juin 2014. Une enquête préliminaire a alors été ouverte. En août 2015, le parquet de Versailles a confié l’affaire à deux juges d’instruction. L’avocat du PDG soutient que son client « est aussi une victime » expliquant que les auditeurs  (scientologues) ont pris progressivement possession de l’entreprise espérant ensuite pouvoir la racheter à bon prix ». 

(Source : Le Parisien, 18.05.2024)

  • Auteur : Unadfi