Prévenir le risque de radicalisation jihadiste

À Melboune, le psychologue Raphaël Aron, travaille depuis 30 ans dans le domaine des sectes et de l’emprise mentale. Il connaît toutes les techniques d’endoctrinement. Qu’ils soient pseudo-guérisseurs, diseurs de bonne aventure, médium, gourous autoproclamés ou recruteurs jihadistes, tous utilisent les mêmes méthodes pour piéger et recruter des adeptes.

Le phénomène de la radicalisation jihadiste est plus récent. Les recruteurs abordent des personnes vulnérables offrant l’amitié et un avenir glorieux avant de prendre le contrôle de la vie de leurs proies. Depuis quelques temps, il reçoit les appels de parents inquiets, craignant de voir leur enfant se faire piéger par le phénomène de radicalisation.
Raphaël Aron pense que les recrues parties faire le jihad puis revenues en Australie peuvent se révéler utiles pour la prévention. Il estime que le gouvernement doit distinguer les meneurs caractérisés et les jeunes victimes, et faciliter le retour de ceux qui veulent revenir. S’ils sont parvenus à se « déradicaliser », leur expérience peut être utile à ceux qui seraient tentés de rejoindre l’État islamique. Il pense qu’il est de la responsabilité du gouvernement d’accompagner dans leur retour « ces enfants blessés, marqués, meurtris ».

(Source : The Australian, 02.06.2015)