Durant l’été, de nouveaux articles ont permis de mettre en lumière les abus commis sur leurs élèves par des maitres yogis, comme Pattabhi Jois ou Bikram Choudhury, fondateurs de techniques et d’importants centres de yoga.

The New Yorker évoque plusieurs cas d’abus sexuels commis par des professeurs de yoga qui se transforment en véritables gourous abuseurs. Les scandales récents ne sont pas uniquement de nature sexuelle, certains sont liés à des violences physiques ou des problèmes financiers.

L’hebdomadaire prend comme exemple Pattabhi Jois fondateur du yoga Ashtanga. Cette technique compte des millions d’adeptes. Pattabhi Jois est décédé en 2009 et depuis 2010 plusieurs ex-adeptes se sont plaints d’avoir été abusés par le gourou dans son studio de yoga en Inde ou lors de ses tournées américaines. Les attouchements étaient censés ajuster le « mula bandhas » des élèves, c’est-à-dire le chakra inférieur de leur corps. D’anciennes élèves dénoncent les attouchements mais aussi la loi du silence autour de ces abus par peur d’être ostracisées. La puissante industrie et la popularité du leader participaient à faire taire les accusateurs.

Fondatrice d’un centre de yoga à Philadelphie, Alex Auder est l’une des personnes les plus critiques envers Patthabi Jois et sa technique qu’elle juge peu adaptée aux femmes. Depuis quelques années, Alex Auder s’insurge aussi contre la marchandisation du yoga qu’elle appelle « néo-spiritualisme », soit un mélange de yoga et de néolibéralisme. Aujourd’hui le petit-fils du fondateur continue d’enseigner le yoga Ashtanga. Il a dernièrement voulu s’excuser auprès des victimes des agissements de son grand père mais ces excuses n’ont pas eu l’effet escompté : elles ont déclenché une vague de colère de la part des victimes qui prétendent que c’est une tentative pour mettre fin à une polémique alors qu’elles souhaiteraient des actions.

Un autre exemple typique est celui de Bikram Choudhury, le fondateur du Bikram Yoga. Il a fait l’objet de plusieurs poursuites pour abus sexuel dont une en 2013 émanant de sa propre avocate. Elle l’accuse de l’avoir abusée et de l’avoir forcée à couvrir ses abus. En 2017, Il a été condamné par un tribunal californien à payer plus de 6 millions de dollars pour harcèlements et abus sexuels. Il a depuis fui les États-Unis conduisant le juge à émettre un mandat d’arrêt international à son encontre. Malgré ces démêlés judiciaires, il continue d’exercer et ses disciples continuent de le financer. Au-delà des abus en tout genre dont il est accusé, Bikram Choudhury affirme que la technique qu’il a mise au point permet de guérir le sida et la maladie de Parkinson.

(Sources : The New Yorker, 23.07.2019 & HuffPost, 10.08.2019)

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