Gabriel Loison, leader de l’Université de la Relation1, sera de nouveau jugé pour viols sur personnes vulnérables, complicité de viols en réunion et abus de faiblesse aggravé sur quatre anciennes adeptes, devant la cour criminelle de Loire-Atlantique. Du côté des parties civiles, on retrouve l’ex-compagne du gourou qui avait été accusée de complicité puis acquittée lors de deux procès.
Un article du Parisien revient sur la situation de l’ex-compagne de Gabriel Loison. Elle raconte l’emprise exercée par le gourou à son encontre. Elle a rejoint le groupe en 2005 lors d’un stage au Maroc. Selon ses propos devant les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), ce stage devait les conduire à la conclusion que tout ce qu’ils savaient était faux. Gabriel Loison voit rapidement qu’elle est vulnérable et perdue. C’est lors d’un second stage au Costa Rica que l’emprise commence à s’exercer. Les contacts entre membres d’un couple sont interdits et chaque adepte perd ses repères habituels et subit des journées aux rythmes effrénées. Ensuite elle a accepté de rester trois semaines avec le gourou pour une « initiation personnelle », pour laquelle elle a dépensé 10 000 euros. C’est à cette époque que commencent les premières agressions sexuelles. Le gourou lui indique qu’elle est « sa part d’âme ». Sous emprise, les abus sexuels se multiplient et elle est contrainte à des jeûnes, notamment de 21 jours, ou encore à des séances de sodomie destinées à libérer les adeptes de leur peur.
Cette emprise conduira l’ex-compagne de Gabriel Loison à être considérée comme complice du gourou, des victimes ayant déclaré qu’elle était la numéro deux du groupe. Mais elle sera acquittée à deux reprises.
Elle considère avoir été l’esclave sexuelle du gourou. Outre les sévices subis, elle n’avait pas le droit de travailler et a dû emprunter d’importantes sommes d’argent à ses proches pour les donner à Gabriel Loison. Pour son avocat, Maitre Olivier Morice, cette présence en tant que partie civile « est une reconnaissance par la justice du phénomène de dérive sectaire, de l’emprise, de la contrainte et de l’endoctrinement dont elle a fait l’objet ».
(Source : Le Parisien, 24.02.2021)
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