Condamnation d’un tradipraticien dont le traitement est en cause dans le décès d’une fillette de 16 mois

Un tradipraticien tahitien a écopé, début février, d’un an de prison avec sursis pour homicide involontaire et exercice illégal de la médecine, pour avoir aggravé l’état de santé d’une petite fille finalement décédée le 14 juillet 2016. L’arrière-grand-mère de l’enfant a été condamnée à six mois de prison avec sursis, tandis que ses grands-parents ont écopé de trois mois avec sursis.

En fait, neuf personnes ont comparu pour « homicide involontaire par maladresse, négligence ou omission » devant le tribunal correctionnel de Papeete pour s’expliquer sur la série d’événements qui ont conduit au décès de la fillette.

Les prévenus, sept membres d’une même famille et deux guérisseurs, avaient décidé de recourir à la médecine traditionnelle pour soigner un mal mystérieux dont souffrait la petite fille. Amenée chez le guérisseur de la famille, qui a détecté une angine, elle a été traitée avec une décoction de plante et des massages qui auraient aggravé son état en accélérant la diffusion dans son corps de l’infection dont elle souffrait. Devant la détérioration de sa santé, trois jours plus tard la famille s’est rendue chez la mère du guérisseur, elle-même guérisseuse, mais l’état de l’enfant était déjà trop grave. Et lorsqu’ils ont enfin consulté un médecin il était trop tard. L’enfant est morte quelques heures plus tard à l’hôpital d’une infection et de déshydratation sévère.

Tenant compte des spécificités culturelles de l’île, les juges ont été cléments et ont estimé que le recours à un guérisseur étant habituel, la famille l’avait fait pour tenter de
sauver l’enfant.

Mais cette série de mauvais choix a, selon eux, privé la petite fille de toute chance de survie et l’administration d’antibiotiques la veille de son décès aurait probablement pu éviter le drame.

Les parents n’ont pas été condamnés car ils voulaient consulter un médecin mais en avaient été dissuadés par l’arrière-grand-mère.

(Sources : Tahiti Nui Télévision, 03.02.2021, Ouest France, 04.02.2021 & Egora, 10.02.2021)

 

  • Auteur : Unadfi