Profitant des trois jours d’assemblée annuelle des Témoins de Jéhovah à Edmonton, d’anciens membres se sont réunis pour dénoncer la politique du groupe qui « contribuerait à dissimuler des abus sexuels commis sur des mineurs ».
La réunion de 15 000 adeptes venant de l’Alberta, de la Colombie Britannique et d’autres provinces du Nord, leur a paru être l’occasion d’atteindre le plus de personnes possibles. Ils souhaitent tirer parti de l’attention générée par plusieurs recours collectifs menée contre la Watchtower du Canada et de Pennsylvanie, pour amener le groupe à revoir ses directives en ce qui concerne le traitement des abus sexuels en son sein et assurer une meilleure protection des enfants.
Aux États-Unis à Phoenix, ce sont près de 40 000 adeptes qui se sont rendus à l’assemblée annuelle du mouvement. Interpellé par la tenue du congrès et les nombreuses poursuites contre les Témoins de Jéhovah, le Phoenix News Times a interrogé des anciens adeptes qui se sont donné pour mission de dénoncer les pratiques du groupe visant à isoler les membres exclus ou partis d’eux-mêmes et la dissimulation des abus sexuels commis sur des mineurs.
Monique Hébert a quitté les Témoins de Jéhovah après avoir été abusée par un garçon de sa communauté. Sa mère en a informé les Anciens qui ont fait la sourde oreille. Elle est néanmoins restée membre du groupe, mais n’a pas cessé pour autant de communiquer avec sa fille après son départ, ce qui lui a valu d’être réprimandée. Monique Hébert dénonce le contrôle mental exercé par le groupe. Toute son enfance, elle a vécu dans la crainte de l’imminence de l’Armageddon avec la conviction que ceux qui ne partageaient pas ses croyances allaient mourir. Scolarisée à domicile, elle n’avait le droit de fréquenter que des membres de la communauté. Un ex-adepte a vécu l’isolement et la peur de mourir. Il se souvient d’avoir été pris d’attaques de panique à l’école lorsqu’entendant le grondement du tonnerre il croyait la fin du monde arrivée. Il déplore que la croyance en l’imminence de l’apocalypse et la dévotion aux tâches imposées par le groupe (porte à porte et nombreuses réunions) l’aient découragé de suivre des études universitaires.
(Sources : Ici Radio Canada, 14.07.2019, Phoenix News Times, 09.08.2019)